Agriculture à Marie-Galante : À la découverte de la production de la farine de manioc

Agriculture à Marie-Galante : À la découverte de la production de la farine de manioc

Dans la lignée de la série consacrée au secteur agricole de Marie-Galante, Outremers 360 vous propose de découvrir une autre culture bien présente sur l’île autre que la canne à sucre. Rencontre avec un des nouveaux gardiens de ce savoir ancestral de la production de farine de manioc, Jean-Luc Bordin.

Sur les hauteurs de la commune de Capesterre de Marie-Galante, Jean-Luc Bordin perpétue depuis une dizaine d’années une tradition familiale, celle de la production de farine de manioc. « Nos parents produisent du manioc depuis 50 ans. Nous avons grandi avec ! C’est tout naturellement qu’aujourd’hui, je perpétue cette tradition», affirme Jean-Luc Bordin.

Comme Obélix, ce jeune fabricant s’applique à reproduire toutes les étapes de la transformation du tubercule de manioc en une farine de manioc, apprise de ses parents. « C’est une production qui demande de la patience. Il faut respecter les protocoles ancestraux dont nos parents nous ont fait l’héritage».

D’une culture de résilience, la farine de manioc s’est peu à peu imposée comme un mets de choix, au regard des valeurs nutritives aujourd’hui reconnues mais aussi grâce aux dérivés. « La farine de manioc se retrouve ainsi dans la pâtisserie, dans la production de glaces artisanales. Aujourd’hui, elle constitue un atout important dans l’assiette du guadeloupéen mais aussi dans la gastronomie antillaise.»

Cette production accomplit aussi une fonction sociale, comme l’explique Jean-Louis Bordin. « Autrefois, cette activité se faisait beaucoup en « koudmen » (coup de main) et réservée aux femmes. C’était une fête et un moment de partage et d’échange, des périodes qui unissaient des familles. Des souvenirs particulièrement marquants pour moi» se rappelle Jean-Luc Bordin.

Malgré la pénibilité de la confection de farine de manioc, Jean-Luc Bordin ne regrette pas de s’être lancé dans l’activité familiale. Bien au contraire, produire de la farine pour ce jeune producteur constitue un acte militant avec une double dimension: conserver une pratique agricole ancestrale tout en participant au développement économique de son île.

Marie-Galante compte aujourd’hui 6 manioqueries sur l’ensemble de son territoire.