Adhésion de la Guadeloupe à l’OECO : Quels bénéfices pour la coopération régionale dans la Caraïbe?

Adhésion de la Guadeloupe à l’OECO : Quels bénéfices pour la coopération régionale dans la Caraïbe?

Quatre ans après la Martinique, la Guadeloupe va adhérer l’Organisation des Etats de la Caraïbe Orientale le 14 mars prochain. Onze délégations de la Caraïbe seront présentes à Basse-Terre lors de la cérémonie d’adhésion. Mais que peut apporter l’adhésion de la Guadeloupe au sein de cette organisation? Eléments de réponses.

Les 13, 14 et 15 mars prochain, la Guadeloupe accueillera une délégation exceptionnelle de représentants des Etats et territoires membres de l’OECO. A cette occasion devrait être signé par le président Ary Chalus, au nom du gouvernement de la République Française l’acte d’adhésion de la Guadeloupe en tant que membre associé.

Créée le 18 juin 1981 par le traité de Basseterre (capitale de Saint-Christophe-et-Niévès) l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale (OECO, en anglais Organisation of Eastern Caribbean States, OECS) est l’organisation multilatérale régionale la plus proche géographiquement, économiquement et culturellement des collectivités françaises de l’Atlantique (Guyane et Saint-Pierre et Miquelon mises à part). Proche géographiquement d’abord, puisque l’organisation regroupe la quasi-totalité des Etats et territoires insulaires des
Petites Antilles, de la Grenade au sud jusqu’aux Iles Vierges Britanniques au nord.

Economiquement, puisque l’OECO s’occupe de commerce, de transport et de tourisme, et porte donc dans son champ de compétence nombre des thèmes structurants au regard de la politique d’intégration régionale. Culturellement parce qu’au-delà des différences engendrées par le rattachement historique à Paris ou à Londres, ces îles ont été façonnées par le même brassage des peuples d’origines diverses et par la même tradition de résilience face aux aléas naturels.

RG_GuadeloupeOECO_2019

Alors, quels enseignements tirés de l’entrée de la Guadeloupe en tant que membre associé dans l’OECO ?
D’abord celui de la vitalité de la politique d’ouverture des territoires à leur environnement régional. A peine un peu plus de deux ans après le vote de la loi Letchimy, la Guadeloupe signe son entrée dans un cénacle où elle pourra poursuivre et développer cette stratégie d’ouverture. Le président du conseil régional s’est inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs en transformant l’essai. La Guadeloupe rejoint la Martinique, membre associé depuis 2015 et Saint-Martin membre observateur depuis 2018.

On peut aussi faire le constat d’une exigence désormais plus forte de la politique de co- développement. Grâce aux crédits européens du programme INTERREG, les collectivités françaises gèrent, sur la génération 2014-2020, une enveloppe de plus de 60 millions d’euros, répartie sur une dizaine d’axes qui vont de l’emploi et l’innovation à la santé en passant par l’environnement, l’énergie ou le capital humain.Les collectivités françaises sont bien placés désormais pour connaitre et apprécier les stratégies de politique publique poursuivies par nos partenaires de l’OECO. Il n’y a plus guère d’excuses pour ne pas réussir avec eux une vraie coordination opérationnelle.
Enfin, on peut souligner que l’adhésion à l’OECO n’a de sens que si elle s’inscrit dans une logique de développement économique qui permettra de stimuler les secteurs -ou plus précisément les filières-où elles sont les mieux placés. Et d’être ainsi capables de défendre leurs intérêts, dans le contexte d’un renforcement des échanges qui sera la conséquence naturelle de cette intégration. L offre logistique et portuaire, par exemple le place aux premiers rangs des acteurs de proximité pour les liaisons maritimes. Dans le domaine de l’éducation, de la santé, des services administratifs nous avons certainement des choses à offrir à nos partenaires. Mais cela suppose de planifier l’action.
A ce propos, A ce propos, où en est-on, vingt quatre mois après le vote de la loi égalité réelle, dans la mise en place des plans de convergence ?