A l’Assemblée nationale, un colloque pour « reconnaître la France comme géant des mers »

A l’Assemblée nationale, un colloque pour « reconnaître la France comme géant des mers »

La Délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale a tenu, ce jeudi 23 novembre 2017, un colloque intitulé « La France, Géant des Mers : les Outre-mer face au défi de la croissance bleue », en partenariat avec la FEDOM et les Clusters maritimes. Près de 300 personnes étaient présentes lors de ce colloque.

A l’initiative de la Députée de la Polynésie française, Maina Sage, ce colloque est intervenu au lendemain des Assises de l’économie de la Mer. Tous les participants réunis à l’Assemblée nationale « ont porté haut les voix des Outre-Mer dans les débats relatifs à la mer », indique la Délégation aux Outre-mer. Dans son discours d’ouverture, la Ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a indiqué que « la mer constituerait un enjeu majeur du quinquennat qui vient de s’ouvrir », en rappelant qu’elle était « de ceux qui avaient plaidé en faveur d’un grand ministère de la mer et des Outre-mer ».

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La FEDOM et les 7 Cluster Maritimes Français des Outre-mer, partenaires de l’évènement, ont présenté les grands enjeux de l’économie maritime dans ces territoires. Luis Bernabé, Président du Cluster Maritime de Nouvelle-Calédonie a relevé dans une table ronde introductive, la contradiction que constitue le fait d’être de « petit pays terrestres et de grands pays par la mer sans jamais, pour certains de ces territoires, s’être tourné vers celle-ci ». Dans le même esprit, la Députée de la Polynésie française a affirmé au cours des débats : « Nous ne sommes pas de petites îles mais de grands territoires océaniques ». Saluant l’initiative, Jean-Michel Martial, Président du CREFOM a rappelé « l’urgence pour les Outre-mer de reconquérir l’espace maritime français » avant que le député de Martinique Serge Letchimy indique « le défi que représente l’intégration de la mer dans nos usages et ce de façon durable ». Le Député de la Martinique a exhorté l’ensemble des parties prenantes « à investir le champ de la lutte contre le changement climatique ». Au cours d’une table ronde consacrée à la conciliation des usages, Jean-François Tallec, Conseiller pour la politique de la mer chez CMA-CGM a rappelé que « la conciliation des usages entre le développement économique et la protection de l’environnement est plus que possible, elle est souhaitable ».

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De son côté, le président de la Région Guadeloupe Ary Chalus est venu « exprimer les enjeux qui se posent aux collectivités territoriales», annonçant par la même occasion, « la concrétisation de différents dispositifs et notamment le bus des mers ou d’un grand plan d’aquaculture ». Une intervention qui a fait écho à celle de Stéphane Claireaux qui a rappelé l’importance de la pêche pour l’économie de Saint-Pierre-et-Miquelon. En expliquant « le lien ancestral qu’entretiennent les polynésiens avec la mer », le Vice-Président de la Polynésie française, Teva Rohfritsch, a rappelé les « pratiques multiséculaires » des habitants de cette collectivité, en matière notamment de protection de l’environnement qui « guident l’exigence de vivre dignement et durablement à partir des ressources de la mer et de développer de nouvelles filières économiques ». Il a rappelé l’objectif annoncé en début d’année par le Président Édouard Fritch qu’à l’horizon 2020, la Polynésie pourrait devenir la plus grande aire marine gérée du monde.

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De nombreux autres intervenants ont insisté, à l’instar de Ferdy Louisy, sur « l’importance de penser le développement aussi bien économique que social de ces territoires par la biodiversité maritime et sur la nécessité de placer les infrastructures portuaires au cœur de ces enjeux». »Afin que l’essence même de ces débats riches et importants ne se perdent pas dans l’écume du temps », Olivier Serva, Président de la Délégation aux Outre-mer et député de Guadeloupe a d’ores et déjà annoncé la publication prochaine des actes de ce colloque. Rappelons par ailleurs que la France est, depuis 2015, la première puissance maritime, avec 11,6 millions de km², devant les Etats-Unis. Ce domaine maritime devrait encore grandir puisque l’obtention de surface maritime supplémentaire, notamment en Polynésie, est en discussion à l’ONU.