À La Réunion, la moitié du patrimoine est détenu par 10% des plus riches note l’INSEE

À La Réunion, la moitié du patrimoine est détenu par 10% des plus riches note l’INSEE

Selon une étude de l’INSEE publiée ce vendredi 22 février, la moitié du patrimoine à La Réunion est détenue par 10% des Réunionnais les plus riches alors que 40% des ménages les plus modestes détiennent 2% du patrimoine en 2015.

« En 2015, à La Réunion, 127 000 ménages détiennent en moyenne 9 000 euros de patrimoine. Ils représentent les 40 % des Réunionnais les plus modestes en patrimoine », observe l’INSEE, alors qu’en « province (hexagonale, ndlr), les 40 % les plus modestes ont un patrimoine moyen trois fois plus élevé (27 000 euros) ». Parmi ces ménages modestes, 31 000 ménages réunionnais ne disposent que de 1 200 euros de patrimoine en moyenne. Il s’agit des 10 % des ménages les plus pauvres. « Les trois quarts d’entre eux ne peuvent pas mettre d’argent de côté. Un quart ont même des dépenses supérieures à leurs revenus. Les 10 % de ménages les plus pauvres sont surtout composés de personnes vivant seules ou de familles monoparentales. Ce sont des personnes à la retraite, qui n’ont jamais travaillé ou qui ont un statut d’employé ou d’ouvrier », note encore l’INSEE.

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Les 40 % des ménages les plus modestes détiennent 2 % du patrimoine total alors que les 10 % les plus riches en détiennent la moitié. Parmi ces ménages aisés, 9 000 sont millionnaires, c’est-à-dire qu’ils disposent d’au moins un million d’euros de patrimoine. Ces ménages millionnaires détiennent un quart du patrimoine total, alors qu’ils ne représentent que 3 % des ménages.

10 % des Réunionnais les plus riches disposent d’au moins 487 000 euros de patrimoine

À La Réunion, les 31 000 ménages les plus riches, soit 10 % des Réunionnais, disposent d’au moins 487 000 euros de patrimoine. En moyenne, leur patrimoine s’élève à un million d’euros soit un niveau proche de celui de province. Les inégalités de patrimoine plus marquées à La Réunion s’expliquent par la présence plus importante qu’en province de ménages à faible patrimoine et non par celle de ménages plus riches. Les 10 % des ménages les plus riches sont pour les trois quarts composés de couples. Quatre ménages sur dix sont des ménages de cadres ou de professions libérales.

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« Le patrimoine immobilier est principalement à l’origine des inégalités de patrimoine puisqu’il représente 70 % du patrimoine global », explique l’INSEE. Il se constitue en grande partie par le fait d’être propriétaire de son logement. Plus de la moitié des ménages réunionnais sont propriétaires de leur résidence principale, mais cela est plus fréquent chez les cadres et indépendants que chez les employés. La valeur des logements possédés varie aussi fortement d’une catégorie socio-professionnelle à l’autre. Au final, le patrimoine immobilier des cadres et des indépendants est trois à sept fois plus élevé que pour les ouvriers, les employés et les personnes n’ayant jamais travaillé.

Un patrimoine plus élevé pour les ménages habitant à mi-pente 

Pourtant moins souvent propriétaires de leur résidence principale que les habitants des Hauts, les ménages habitant à mi-pente disposent d’un patrimoine plus élevé : 268 000 euros en moyenne contre 204 000 euros pour les habitants des « Hauts ». Mais dans les Hauts, les logements ont moins de valeur. De plus, les Hauts abritent une population plus modeste. Ils disposent donc de patrimoines financier et professionnel plus faibles que les habitants à mi-pente qui sont plus souvent en emploi et ont donc plus de revenus. Les habitants du littoral sont moins souvent propriétaires que les autres habitants de l’île avec un patrimoine en moyenne de 181 000 euros. En effet, le littoral comporte des populations hétérogènes comprenant à la fois des quartiers de politique de la ville et de zones résidentielles aisées.

©Habiter La Réunion

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À La Réunion, le patrimoine a peu évolué entre 2010 et 2015 : le niveau du patrimoine moyen est resté stable et sa décomposition en patrimoine immobilier, financier et professionnel est identique. En revanche, les inégalités entre catégories socio- professionnelles se creusent. Ainsi, le patrimoine des ouvriers a diminué, principalement parce qu’ils sont moins souvent propriétaires qu’en 2010.

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