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A l’occasion du 80e congrès HLM, qui s’est ouvert ce mardi 23 septembre à Paris, l’Union sociale de l’Habitat outre-mer a organisé les rencontres de l’Outre-mer ce mardi 24 septembre à Paris, en présence d’élus ultramarins, des opérateurs de logements sociaux, et les membres du Ministère des Outre-mer.
Avec 80% de la population ultramarine éligible à un logement social, à des surcouts de matériaux, le logement social ultramarin se distingue par un modèle économique spécifique. Ce fut l’objet de la première table ronde des rencontres de l’Outre-mer, durant laquelle les participants ont mis exergue les faiblesses de la politique logement menée en Outre-mer.
Un modèle du logement social ultramarin « à bout de souffle» comme le souligne Fernand Lerychard, président de l’USH (Union Sociale de l’Habitat) Outre-mer. « Le modèle (du logement social ultramarin, ndlr) a vieilli. On ne peut pas dire qu’il a failli mais il était conçu avant pour produire, pour répondre à un besoin de logements très importants. Depuis, il a été affecté par des élèments extérieurs. Des contraintes naturelles ou réglementaires qui ont fait que le coût du logement social a augmenté. Sur le territoire hexagonal, une réflexion a commencé pour remettre en cause ce modèle actuel de logement social, nous devons la poursuivre.».
Pas de vision globale pour la politique logement
Un plan logement outre-mer fortement critiqué par le sénateur de la Guadeloupe Victorin Lurel et le député de la Martinique Serge Letchimy. Pour Victorin Lurel, la politique logement Outre-mer menée par le gouvernement ces dernières années a conduit à un effondrement de la production du logement dans les territoires ultramarins. «Le logement s’est effrondré. Sur les trois dernières années, la LBU ( ligne budgétaire unique) a beaucoup diminué, les inscriptions en autorisations d’engagement ont beaucoup diminué. De plus, les procédures et la gouvernance se sont alourdies. La politique de recentralisation de l’Etat n’a pas été plus efficace».
De son côté, le député Serge letchimy constate qu’on reste « loin du compte » même si des efforts ont été portés ces dix dernières années. «On n’a pas trop bougé le nombre de logements insalubres Outre-mer au nombre de 70 000 actuellement. On a une situation de rythme de production de logements sociaux qui ne correspond pas à la réalité. Je pense qu’il n’y a pas vision globale pour la politique logement».
«adapter les réponses aux besoins constatés sur les territoires»
« L’enjeu du logement est une priorité pour le gouvernement» répond Mathieu Lefèvre, le directeur du cabinet adjoint de la Ministre des Outre-mer Annick Girardin. Pour répondre à la crise du logement, Mathieu Lefèvre affirme que le nouveau plan logement outre-mer 2019- 2022 permettra de redynamiser ce secteur. «C’est un plan qui comprend plus de 70 mesures qui sont précises et qui visent à marquer la priorité du logement pour le gouvernement». Un nouveau plan de logement qui passera par davantage de différenciation et d’adaptation. «Le plan logement vise à répondre à ces besoins différents. Nous allons demander aux préfets en lien avec les collectivités locales et les acteurs du logement de construire des plans d’actions territoriaux sur chaque territoire pour vraiment faire du cousu-main et adapter les réponses aux besoins constatés sur les territoires.» a conclu Mathieu Lefèvre.
Les échanges se sont poursuivies autour des innovations mises en place par les bailleurs sociaux ultramarins pour accompagner les parcours de vie des locataires, ou encore participer à l’autonomie numérique, ou offrir des logement performants énergétiquement.