Saël, « la voix d’or du reggae » s’apprête à célébrer ses 20 ans de carrière avec « Maestria »

Saël, « la voix d’or du reggae » s’apprête à célébrer ses 20 ans de carrière avec « Maestria »

©Facebook / Saël

Le chanteur martiniquais Saël prépare activement la sortie de son dernier album baptisé « Maestria » comprenant 20 titres pour célébrer ses 20 ans de carrière. En attendant, il nous propose un avant-goût avec son single « Full Proposition », composé par Staniski. Une ballade reggae-pop à déguster sans modération. 

Si on a coutume de dire que « l’athlète a besoin du poète pour célébrer l’exploit », on ne peut guère attribuer cette formule à Saël. Car le chanteur martiniquais est à la fois athlète au propre comme au figuré (il pratique assidûment le football) et poète. En effet, celui qui est considéré comme le « Bob Marley martiniquais » tant physiquement que vocalement va bientôt fêter ses 20 ans de carrière dans la musique.

Un exploit par les temps qui courent quand on sait que les artistes ont souvent des carrières éphémères et plutôt volatiles. Un exploit d’autant plus grand que Saël a su rester en haut de l’affiche tout au long de son parcours musical. Pas étonnant donc qu’il s’apprête à célébrer ce vingtième anniversaire par un album baptisé « Maestria » qui en dit long sur son état d’esprit.

Un état d’esprit où le travail et l’excellence se conjuguent avec une philosophie de vie basée sur le respect de certaines valeurs. Travail, excellence et philosophie de vie : un triptyque qui a fait de lui un artiste incontournable de la scène reggae et plus largement sur la planète dance-hall.

La « voix d’or du reggae »

C’est au début des années 90, aux prémices du Hip Hop martiniquais que Johan Garnier surnommé Saël par ses amis, démarre la musique dans un groupe de rap dénommé « Panthè Nouè ». Un groupe qui lui permettra de se familiariser avec l’art de la scène. Le voilà lancé. Auteur-compositeur et interprète, le jeune Saël se révélera très rapidement un surdoué de la musique qui ne tardera pas à se faire un nom dans le milieu du sound system antillais concrétisé en 1998 par la sortie du morceau « Jérusalem », produit par Don’s Music, un label spécialisé.

Il enchaîne ensuite les titres et les collaborations avec entre autres Admiral T, autre célèbre et talentueux chanteur de ragga et dance-hall guadeloupéen. Au passage, parmi les titres composés, l’excellent « Marie-José » lui permettra de décrocher le Prix de la révélation ragga de l’année au NRJ Mizik awards, une déclinaison antillaise du Prix national. Dès lors, celui qui est surnommé « la voix d’or du reggae » devient la coqueluche des amateurs du genre.

Un premier album « Saël & Friends » viendra couronner tout le potentiel et le talent décelés chez le jeune chanteur martiniquais en 2001. Cet album comprend le titre « Tchimbé Rèd Pas Moli », devenu depuis culte, lequel fera décoller les ventes jusqu’à 45 000 exemplaires. Un album récompensé l’année suivante par quatre Prix Sacem décernés en Guadeloupe et en Martinique.

En 2005, l’album « Ma vision » qui débute par un texte emprunté à Aimé Césaire, le chantre de la négritude, réalisé avec la collaboration de Kolo Barst, Singuila, Daddy Mory ou encore Admiral T, viendra confirmer toute l’étendue des talents de Saël tout en réaffirmant ses engagements en faveur de la justice, la tolérance et la liberté, mais aussi ses penchants pour le mysticisme.

Une carrière particulièrement riche

Depuis le début jusqu’à aujourd’hui, Saël ne cessera d’être présent sur la scène musicale alternant prestations sur scène et sortie d’album ou de single seul ou en collaboration. Ainsi, sortira en 2009 « Témoignages », un album très engagé où le chanteur pointera du doigt un certain nombre de dérives de nos sociétés antillaises notamment dans le titre générique « Péyi Ya » qui s’écoulera à 70 000 exemplaires.

S’ensuivront des titres comme « Family Favela » en 2011, « SOS d’un terrien en détresse » qui dépassera les 80 000 vues sur Youtube en 2015, « Sweet Mother » en 2016, « Libère ton corps et ton esprit » avec VJ Lou en 2018, et plus récemment « Full Proposition », sorte de ballade reggae-pop composée par son complice Staniski. Un single en avant-goût de son prochain opus « Maestria » actuellement en préparation qui, en 20 titres, marquera le vingtième anniversaire d’une carrière particulièrement riche faisant rimer – une fois n’est pas coutume – qualité et popularité.

Décidément, Saël n’a pas fini de briller sur la scène musicale nationale et par voie de conséquence de faire les beaux jours du reggae et du dance-hall à la sauce antillaise contribuant ainsi, avec sa musique, à apporter « de la lumière au monde », selon la formule du célèbre guitariste Santana.

E.B.