Médias : La guadeloupéenne Virginie Sainsily à la rentrée sur la chaine l’Equipe, « C’est de l’information positive, c’est du sport, j’adore ! »

Médias : La guadeloupéenne Virginie Sainsily à la rentrée sur la chaine l’Equipe, « C’est de l’information positive, c’est du sport, j’adore ! »

©DR

Après cinq années passées sur le terrain et sur les plateaux à BFM TV, un nouveau défi se présente à la journaliste guadeloupéenne Virginie Sainsily. A partir du 31 août prochain, elle est l’une des journalistes qui présentera le JT Express sur la chaîne sportive L’Équipe. Outremers 360 l’a interrogée avant son départ pour la Guadeloupe. Retour sur un parcours à la fois dynamique et engagée.

Passer de l’info générale sur une chaîne en continu à l’information sportive, voici le nouveau défi que s’est fixé Virginie Sainsily cette année. Elle incarnera avec France Pierron les nouveaux visages du nouveau module de l’Equipe, le JT Express diffusé en semaine à 19h45 et à 22h45. «Le fait que L’Equipe me fasse confiance, je trouve ça génial. J’ai trop hâte de commencer. Et puis, j’aime les défis et je ne vois pas comment ça pourrait mal se passer. C’est de l’information positive. C’est du sport, j’adore», nous confie Virginie Sainsily.

Ce goût des challenges fait partie de l’ADN de Virginie. Tout juste âgée de 18 ans, elle quitte sa Guadeloupe natale pour poursuivre des études de droit et en sciences politiques. Elle intégrera une première école de journalisme qui l’emmenera en Israël, à Miami, en Thaïlande, à Bangkok. « A l’issue de cette école, j’ai eu un peu de mal à trouver du travail à Paris parce que l’on m’a bien fait comprendre que le fait que l’école ne soit pas reconnue par la profession, c’est un handicap». Virginie Sainsily décide alors de faire une deuxième école, reconnue cette fois-ci, mais en alternance. C’est à partir de là qu’elle rejoint la rédaction de BFM TV et là tout s’enchaine. « J’ai commencé à la caméra comme journaliste reporter d’images. Ensuite, au bout d’un an, je suis passée envoyé spécial. Je suis passée face caméra et un an après, j’ai passé des tests pour être joker sur les JT. Pendant l’été, je faisais des remplacements quand il y avait des besoins et la dernière année que j’ai passé dans la chaîne. J’ai eu ma propre tranche d’info où je présentais la matinale de 4h30 à 6 heures avec Dominique, Marie et je l’ai fait pendant toute une année».

2020, année du sport pour Virginie Sainsily

Cette orientation vers le sport débute dès le début de cette année 2020. « Vers le mois de janvier, j’avais commencé à travailler ponctuellement pour Canal+ Sport. Ensuite, j’ai lancé mon média sur les réseaux sociaux qui s’appelle « Backstage » et j’ai commencé avec des interviews de sportifs ».

Depuis, ce projet que Virginie appelle «son bébé» a évolué. «J’ai commencé ce que je voulais raconter des histoires de sportifs qui faisaient des choses à côté de leur carrière professionnelle. J’ai commencé avec un apnéiste qui est vice-champion du monde d’apnée et qui s’engage pour l’environnement. Cela a très bien fonctionné, cela m’a confirmé que c’est ce que je voulais faire et qu’en plus, j’avais un public pour ça. Donc, j’ai continué avec Enzo Lefort (natif de Cayenne et Guadeloupéen, ndlr), Champion du monde d’escrime passionné par la culture urbaine, j’ai fait Madeleine Malonga, championne du monde de judo qui rêve d’être infirmière puéricultrice. J’ai récemment fait (la Martiniquaise, ndlr)Wendie Renard qui a sorti un livre. Du coup, au début, c’était sportif, mais après, je me suis dit pourquoi se cantonner uniquement à une certaine catégorie? Autant élargir le projet à des personnalités qui m’intéressent, pour plusieurs raisons, soit parce que j’aime beaucoup ce qu’elles font, soit parce que leur personnalité est intéressante. Du coup, j’ai élargi le projet à des acteurs, des réalisateurs, des journalistes, des humoristes».

Un voyage humanitaire salvateur 

Si aujourd’hui Virginie Sainsily trépigne d’impatience dans ses nouveaux défis et projets, c’est qu’elle avait pris la décision de «reculer pour mieux sauter». En effet, en septembre 2019, elle démissionne de BFM TV. « J’avais envie de voir autre chose.  j’ai pris la décision de quitter un CDI, ce qui n’est pas facile du tout, parce que je n’avais rien derrière et je n’avais aucune garantie de trouver quelque chose derrière. Je me suis demandée si je voulais continuer le journalisme, mais je n’étais pas sûre».

Dans la foulée, Virginie Sainsily entreprend un voyage humanitaire au Togo qui sera « salvateur» pour la Guadeloupéenne. « Je suis partie faire de l’humanitaire parce que j’ai toujours rêvé d’en faire et que je n’avais pas le temps à cause de mon travail. Donc, quand je suis partie là bas, ça m’a vachement remis les idées en place. Ça m’a donné une gifle. J’ai réalisé que déjà que nous, on a des faux problèmes, on se rend même pas compte qu’on se plaint pour tout et n’importe quoi.  Sur place j’ai fait un reportage hyper intéressant où je parlais d’autre chose. Cela m’a conforté dans l’idée que j’aime ce métier là et que je n’ai pas envie d’arrêter. Donc oui, c’était vital pour moi de prendre du temps, de réfléchir, de me poser, ce qui n’est pas forcément naturel. Au final, tout ce que je voulais, c’est avoir du temps pour moi, pour mes projets, pour ma famille, pour mes amis, pour tout simplement avoir du temps pour moi et avoir aussi du temps pour faire ce métier que j’aime», poursuit-elle.

Depuis cette mission humanitaire, Virginie Sainsily est revigorée et prête pour de nouvelles aventures mais la Covid-19 est passée par là. « J’ai vécu très mal au début ce confinement, parce que je suis quand même assez hyperactive. Le fait de rester chez moi et ne pas savoir le temps que çela durerait, était le plus insupportable. Après, quand on a eu une date butoir et qu’on savait qu’on allait être déconfiné, je le vivais déjà mieux. Sinon, j’ai rien fait de spécial, sur Tiktok comme tout le monde».

Faire tomber «les barrières mentales »

Forte de ces expériences, Virginie Sainsily appelle les jeunes ultramarins à «arrêter avec les barrières mentales qu’on se monte nous-mêmes». « Justement, il faut tenter ! Quand on est né là bas, on a tendance à se dire que ce n’est pas pour nous. Normalement, rien ne peut stopper la motivation, l’ambition, la passion et rien ne doit stopper cela. Franchement, c’est encore trop rare, les ultramarins à des postes visibles comme ça. C’est dommage et je pense que ça commence par les barrières mentales que l’on se met nous-mêmes .On doit se créer sa propre chance».

Elle souligne aussi qu’il ne faut pas hésiter à réseauter et demander de l’aide. « Il ne faut pas hésiter à envoyer des messages, à poser des questions, être curieux, à se renseigner. Moi, j’ai été très aidée par Harry Roselmack qui est devenu un très bon copain maintenant». Une aide que Virginie souhaite transmettre à son tour. « Je reçois énormément de messages sur les sites, mais j’essaie de répondre quand j’ai le temps de me poser. Il y a des messages qui me touchent. Il y a des messages que je trouve vraiment intéressants et j’essaye le plus possible de répondre à un maximum de personnes parce que moi, on m’a aidé quand j’étais dans cette position là. C’est juste pour montrer aux jeunes que l’on peut le faire, que ce n’est pas que pour les autres. En fait, c’est pour nous aussi. Donc, il faut y aller, les gars !»