© Editions Chopin
Après « Littoral de Guadeloupe », le Conservatoire du Littoral a sélectionné 16 sites naturels emblématiques du littoral martiniquais dans un ouvrage intitulé « Littoral de Martinique » publié aux éditions Hervé Chopin. Ces témoins archéologiques, historiques et architecturaux permettent de mieux comprendre l’île et ses habitants. Manière d’éclairer plus encore les liens que l’homme a tissés avec son littoral.
Après la Guadeloupe en 2017, c’est au tour de la Martinique de faire l’objet d’un important travail de documentation, d’expertise historique, archéologique et architecturale de la part du Conservatoire du Littoral. Cet organisme étatique créé en 1975 place les espaces naturels littoraux sous sa protection et assure la préservation du patrimoine naturel et culturel grâce notamment à une politique de maîtrise foncière.
A l’instar de « Littoral de Guadeloupe », cet ouvrage est sobrement intitulé « Littoral de Martinique » avec pour sous-titre « Entre nature et patrimoine ». Il a été réalisé par Betty Bouin, historienne de l’art spécialisée dans la valorisation des patrimoines, Anne Chopin, photographe et graphiste indépendante et Pierre Coquelet, conservateur des antiquités et objets d’art de Guadeloupe depuis 2014. Des experts qui ont en commun d’avoir une parfaite connaissance des milieux naturels des Antilles et des Antillais, y ayant travaillé et vécu assez longtemps pour s’imprégner de l’île et ses habitants.
Réalisé avec le soutien de la Direction des Affaires Culturelles de Martinique, du ministère de la culture et de l’Office de l’Eau de Martinique, cet ouvrage publié aux éditions Hervé Chopin, met l’accent sur 16 sites situés sur les terrains du Conservatoire du Littoral et présente le « dialogue incessant que l’homme a établi avec son environnement naturel de Martinique », pour reprendre les termes des auteurs.
Un tableau de l’histoire à la fois naturelle et humaine de la Martinique
Des sites naturels et écologiques qui dressent un « tableau de l’histoire à la fois naturelle et humaine de la Martinique », pour paraphraser Eugène Larcher, président de l’Espace Sud et du Conseil des Rivages Français d’Amérique. Des Amérindiens à la période esclavagiste, puis coloniale jusqu’à notre époque contemporaine, chacune des périodes a laissé son empreinte et les vestiges laissés nous éclairent sur des pans de la vie économique, sociale et culturelle de l’île. Du rocher du Diamant au Fort de l’Îlet Ramiers aux Trois-Îlets, en passant par le phare de la Presqu’île de la Caravelle à Trinité jusqu’aux Salines Blondel à Sainte-Anne pour ne citer qu’eux, ces lieux racontent les luttes, le passé douloureux, les scories, mais aussi les espoirs et les victoires sur la vie acquise par les différents peuples qui se sont succédé sur cette île jusqu’à finir par construire le territoire martiniquais. Ces témoins archéologiques, historiques et architecturaux permettent aujourd’hui de mieux comprendre l’île et ses habitants.
Préserver le patrimoine naturel et culturel
Cependant, si « Littoral de Martinique » est d’abord conçu pour valoriser la biodiversité ainsi que le patrimoine naturel et culturel de la Martinique, il veut également tirer la sonnette d’alarme sur une problématique que ce territoire aura à affronter pour le siècle à venir, à savoir construire un territoire qui maintienne en harmonie la nature et les hommes, « en bâtissant à travers son histoire les bases de son avenir », suggèrent les auteurs de l’ouvrage. Car à l’heure où les changements climatiques affectent de plus en plus notre quotidien et où les conséquences s’avèrent de plus en plus destructrices pour la planète, cet ouvrage rappelle, s’il en était encore besoin, la fragilité de l’éco-système et les espaces naturels littoraux de la Martinique et la nécessité de préserver ce patrimoine naturel et culturel si chèrement acquis.