©Abby Said Adinani / Outremers360
Cette année encore, pour les Journées Européennes du Patrimoine, le ministère des Outre-mer a ouvert ses portes au public. L’occasion de visiter les bâtiments de la rue Oudinot chargés d’histoire : l’hôtel de Montmorin est en effet classé au titre des monuments historiques depuis 1926.
De l’antichambre du ministère en passant par le bureau du ministre Sébastien Lecornu, les visiteurs étaient invités à s’imprégner de ces siècles d’Histoire. Et c’est du côté des jardins du ministère qu’une autre histoire était racontée, au travers de l’objectif du photographe François Roelants, celles des Saint-Barths, bien loin de l’image véhiculée par de riches vacanciers qui viennent se reposer sur l’île chaque année.
L’exposition « Les Saint-Barths » a pris place toute la journée au ministère des Outre-mer. Cette exposition éphémère était visible en avant-première, ce dimanche rue Oudinot à l’occasion des journées du patrimoine. François Roelants explique comment il en est venu à vouloir mettre en lumière ces habitants si peu connus de l’Hexagone. Car avant d’être un territoire prisé par les milliardaires et les jet-setters du monde entier, l’île présentait des conditions extrêmement difficiles pour ses premiers habitants. C’est cette histoire que l’artiste a voulu restituer à travers cette exposition.
François Roelants raconte l’histoire de Pascal Payne, premier Saint-Barth qu’il a rencontré, jardinier pour la Collectivité et dernier sonneur de cloche de l’île. Pascal Payne est décédé brutalement cet été. « Je lui dédis cette exposition » @f_roelants pic.twitter.com/n8Khg019Sp
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« Pascal a été le premier Saint-Barth que j’ai rencontré. Mon premier jour de reportage je suis tombé sur lui. Il était jardinier à la collectivité. C’était le dernier sonneur de cloches de l’île. J’ai eu un premier contact discret et timide avec lui. Après, on a beaucoup sympathisé et il m’a beaucoup aidé à approcher les Saint-Barths, et malheureusement il nous a quitté cet été, brutalement. C’est pour cela que lui rend cet hommage et que je lui dédie cette exposition ».
L’artiste François Roelants raconte son exposition photographique « Les Saint-Barth », au Ministère @lesoutremer à l’occasion des #JourneesEuropeennesDuPatrimoine : « Un communauté française qui vit sur l’île (…) depuis près de trois siècles » pic.twitter.com/FDtkTQYb4g
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L’occasion de faire plus ample connaissance avec cette île et ses habitants, dont les ancêtres venus de Normandie, de Bretagne, de Vendée et de certaines régions du Nord, présents depuis la fin du 17ème siècle, et de dépasser cette image de carte postale qui lui est accolée. Parmi les visiteurs du jour, la journaliste Claire Chazal qui nous a confié ce qu’elle a ressenti après avoir vu l’exposition.
Pour la journaliste et présentatrice @Claire_Chazal, l’exposition « Les Saint-Barth » met en relief un contraste entre les clichés de l’île paradisiaque et la réalité teinté de « tristesse », de « gravité » et de « pauvreté ». pic.twitter.com/uDpF1GTUKS
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« Ce qui est très beau, c’est le contraste entre l’idée qu’on se fait de Saint-Barth et puis la tristesse dans certains regards, la gravité, la pauvreté, et c’est ça qui fait l’île de Saint-Barth ».
L’exposition « Les Saint-Barths » sera à retrouver dès l’année prochaine à l’orangerie du Sénat.
Par Abby Said Adinani