Le réalisateur martiniquais Nicolas Polixène primé aux USA pour dernier court-métrage « American Dream »

Le réalisateur martiniquais Nicolas Polixène primé aux USA pour dernier court-métrage « American Dream »

©Facebook / Nicolas Polixène

« American Dream », le dernier court-métrage de Nicolas Polixène vient d’être récompensé au New-York Film Festival. Un festival qui s’est déroulé la semaine dernière en ligne, crise sanitaire oblige. Un nouveau trophée pour ce réalisateur martiniquais qui s’ajoute aux nombreuses récompenses déjà reçues à travers le monde pour « Papé », le court-métrage qui l’a véritablement lancé.

Nicolas Polixène est incontestablement le réalisateur qui monte. Le jeune réalisateur d’origine martiniquaise âgé de 37 ans qui avait lâché des études scientifiques classiques pour faire du cinéma – car passionné de 7ème art – en rejoignant l’École Internationale de Création Audiovisuelle et de Réalisation (EICAR) à Paris, a définitivement trouvé sa voie.

Il ne cesse de grandir dans ce métier si exigeant et si sélectif depuis qu’il a réalisé « Dreamed », son premier court-métrage en forme de pamphlet contre les inégalités et le racisme. Après avoir tenté vainement de réaliser un documentaire sur la traite négrière, le jeune Martiniquais, né en région parisienne, se rabat sur un projet moins ambitieux, mais non moins enrichissant en partant tourner en Guadeloupe « Papé ». Un court-métrage entièrement tourné en créole racontant l’histoire d’un vieux pêcheur attaché aux traditions qui s’est réfugié dans ses souvenirs à la mort de sa femme. Une histoire d’amour d’abord, mais aussi de filiation où il est question de transmission entre l’ancien temps et la jeune génération.

EHYMc9GWoAEXYuT

Cette histoire bouleversante d’authenticité a ému les spectateurs, mais aussi – il faut le croire – en dépit des dialogues en créole, les jurys des festivals du genre à travers le monde puisque le film a reçu de nombreuses récompenses, dont celle du Meilleur court- métrage au très renommé Chelsea Film Festival de New-York en 2016, après avoir été primé lors de la 3ème édition du Prix Océans/France ô pour son scénario et au Jahorina Film Festival en Bosnie Herzégovine (2015) au titre du meilleur court-métrage.

« American Dream » en route pour le succès

Son dernier court-métrage « American Dream » semble prendre le même chemin du succès. En effet, ce film coréalisé avec son camarade et complice d’études Vincent Loubet, qui raconte le rêve déchu de deux frères partis aux USA par manque d’opportunités professionnelles en France pour les Noirs, dans lequel jouent les acteurs antillais Vincent Vermignon et Jean-Luc Joseph, vient d’être primé au New-York Film Festival en catégorie Black Web Fest 2020. Un festival qui s’est déroulé en ligne en raison de la pandémie et de ses effets qui empêchent toute manifestation culturelle d’envergure.

Le film projeté déjà en Martinique au Festival Prix de court de mars dernier et à Hollywood lors de la 1ère édition du Los Angeles Black Film Festival qui s’est tenue le 15 février dernier, est également en compétition au Nice International Film Festival (prévu initialement en mai, mais décalé en juin), où il est nommé dans la catégorie meilleur film et au Charlotte Black Festival programmé en juin. Un festival qui aura lieu lui aussi en ligne.

Un projet de long-métrage sur la Dissidence

Bref, Nicolas Polixène n’a pas fini de nous surprendre et de porter haut les couleurs du cinéma ultramarin, d’autant qu’il a en tête de nombreux projets, dont une série pour Netflix, le géant américain des plates-formes en ligne, et surtout un projet de long-métrage autour de la « Dissidence », cette résistance de certains Antillais pendant la seconde guerre mondiale. Un projet qui lui tient à coeur par-dessus tout. Comme un goût d’inachevé depuis sa tentative infructueuse de documentaire sur la traite négrière. Comme une manière de s’affirmer définitivement, en somme.

media