Organisée par Art is Live Studio et l’association Art-Ïti, la première édition en Europe du festival de danse Konpa se déroulera du 21 au 24 mai prochains au Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne. Une initiative destinée à célébrer un genre musical considéré comme le symbole de l’identité musicale de la culture haïtienne. Alors, entrez dans la danse et laissez-vous transporter par le Konpa…  

« La danse konpa, c’est l’accord des corps », fait dire le réalisateur Cédric Klapisch à un de ces acteurs dans le film « Deux-moi », sorti en septembre 2019. Ce film qui a pour thème la solitude dont sont victimes un certain nombre de gens dans les grandes villes, en dépit d’une époque hyper connectée, est aussi l’histoire d’une rencontre avec le Konpa.

Une rencontre qui a donné l’idée à Dady Saint-Thomas, un chorégraphe et professeur de danse d’origine haïtienne et à son associée, Manuela Ara, tous deux acteurs dans le film, de mettre à l’honneur la danse Konpa à travers un festival. La 1ère édition consacrée à la danse Konpa était née sous l’appellation de « Festival de danse Konpa&CoFestival ». Une première en Europe.

Sous la houlette de Art is Live Studio, l’école de danse créée par Manuela Ara et Dady Saint-Thomas et l’association Art-ïti, cette édition 2020 se déroulera du 21 au 24 mai prochains au Pavillon de Nogent-sur-Marne et aura pour parrains le réalisateur Cédric Klapisch, auteur entre autres films du « Péril Jeune » ou de « L’auberge espagnole » et du producteur Fred Paul.

Un festival hors norme

Quatre jours de festivités donc avec au programme de la danse bien sûr où pendant plus de 30 heures des cours de danse de Konpa (direct, love, artistique et gouyad…) et d’Afro haïtiens (danses traditionnelles haïtiennes) seront dispensés par des professeurs venus d’Haïti, des Etats-Unis, des Antilles et d’Europe. Des conférences, ateliers, de l’artisanat avec notamment un marché caribéen, des dégustations seront proposés tout au long du festival.

Bien évidemment, la musique ne sera pas oubliée et pas seulement la musique haïtienne puisque tous les genres musicaux de la Caraïbe seront représentés (Gwo Ka, Bèlè, zouk, salsa, bachata, reggaeton, dance-hall…) et un moment fort avec un concert exceptionnel des Mini All Stars et la participation de Robert Martino, André Déjean, Alix Jacques, Richard Duroseau, Claude Marcelin, Zouzoul, Emmynix Louis…. Des grands noms du Konpa qui ont marqué et marquent encore aujourd’hui l’histoire du Konpa.

Une musique qui a irrigué une partie du monde

Car le Konpa est le symbole de l’identité musicale de la culture haïtienne. Mélange de musiques traditionnelles haïtiennes, du Meringue venu de la République Dominicaine voisine et du Calypso issu des Antilles anglophones (Trinidad notamment), le Konpa a connu son apogée dans les années 70-80. Il a irrigué une partie du monde, faisant danser des générations, pendant des décennies, des faubourgs africains aux quartiers d’Amérique Centrale, jusqu’au Brésil et on ne parle même pas des Antilles-Guyane, « les autres patries du Konpa », pour reprendre l’expression du journaliste et documentariste, Miguel Octave.

Qui, en effet, dans ces territoires, n’a pas dansé sur les rythmes de Nemours Jean-Baptiste, dont on dit qu’il est le père du Konpa direct, des Tabou Combo, Magnum Band, Frères Déjean, Coupé Cloué, Loups Noirs, Ti Manno, Les Gypsies, Shleu-Shleu, Volo Volo, Scorpio, DP Express et plus récemment Carimi ou Ti-Vice qui ont introduit le concept du Konpa digital pour le redynamiser.

Bref, cette musique de bal populaire certes moins en vue aujourd’hui, continue cependant de susciter pas mal d’engouement notamment chez les Antillo-Guyanais. Ce festival tombe donc à point nommé pour permettre à tous les aficionados de célébrer pleinement le Konpa. Alors, entrez dans la danse et comme dirait la chanson « Kite’l Konpa Maché ».

E.B