[Journées Européennes du Patrimoine] UNESCO : Le patrimoine ultramarin classé ou en cours de classement

[Journées Européennes du Patrimoine] UNESCO : Le patrimoine ultramarin classé ou en cours de classement

Le Marae Taputapuatea ©Pierre Lesage

Sites naturels ou culturels, patrimoine culturel matériel ou immatériel, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, Outremers360 liste les biens ultramarins classés au Patrimoine mondial de l’Humanité. Un constat : ils sont de plus en plus nombreux depuis quelques années. 

Les sites naturels inscrits au Patrimoine mondial : 

Les lagons de Nouvelle-Calédonie, 2008 : 

Ce bien en série est composé de six zones marines représentant l’ensemble de la diversité des récifs et écosystèmes associés de cet archipel français du Pacifique Sud, un des trois systèmes récifaux les plus vastes du monde. Ces sites sont d’une beauté extraordinaire. On y trouve une diversité exceptionnelle d’espèces de coraux et de poissons, ainsi qu’un continuum d’habitats allant des mangroves aux herbiers et caractérisé par une panoplie de structures récifales parmi les plus diversifiées de la planète. Les lagons et récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie abritent des écosystèmes intacts peuplés d’une biodiversité marine exceptionnelle, composée de populations saines de grands prédateurs et d’un nombre considérable de différents poissons de grande taille. Ils offrent un habitat pour plusieurs espèces marines emblématiques ou en danger, comme les tortues, les baleines ou les dugongs, ces derniers constituant la troisième population mondiale.

©Eloïse Bresson

©Eloïse Bresson

En savoir plus : https://whc.unesco.org/ fr/list/1115

Les Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion, 2010 :

Ce bien coïncide avec la zone centrale du Parc national de La Réunion. Il couvre une superficie de plus de 100 000 ha, soit 40% de La Réunion, composée de deux massifs volcaniques située dans le sud-ouest de l’océan Indien. Dominé par deux pics volcaniques, le site présente une grande diversité d’escarpements, de gorges et de bassins boisés qui, ensemble, créent un paysage spectaculaire. Il sert d’habitat naturel à une grande diversité de plantes présentant un degré d’endémisme élevé. On y trouve des forêts ombrophiles subtropicales, des forêts de brouillard et des landes, le tout formant une mosaïque d’écosystèmes et de caractéristiques paysagères remarquables.

©Hervé Douris

©Hervé Douris

En savoir plus : https://whc.unesco.org/ fr/list/1317

Terres (et mer) australes et antarctiques française, 2019 :

Les Terres et mers australes françaises englobent les plus grandes des rares terres émergées du sud de l’océan Indien : l’archipel Crozet, les îles Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam ainsi que 60 petits îlots situés dans la zone subantarctique. Cette « oasis » au cœur de l’océan Austral, qui couvre une superficie de plus de 67 millions d’hectares, abrite l’une des plus fortes concentrations d’oiseaux et de mammifères marins au monde. On y trouve notamment la plus grande population de manchots royaux et d’albatros de Carter au monde. Du fait de leur éloignement des centres d’activités humaines, ces îles sont des vitrines extrêmement bien préservées de l’évolution biologique, et elles constituent un terrain unique pour la recherche scientifique.

©Marine Nationale

©Marine Nationale

En savoir plus : https://whc.unesco.org/ fr/list/1603

Les sites culturels inscrits au Patrimoine mondial : 

Le Marae Taputapuātea en Polynésie, 2017 : 

Taputapuātea, sur l’île de Ra’iātea, se trouve au cœur du « Triangle polynésien », une vaste portion de l’océan Pacifique parsemée d’îles, dernière partie du globe à avoir été peuplée. Le bien comprend deux vallées boisées, une partie de lagon et de récif corallien, et une bande de pleine mer. Au cœur de ce bien se trouve le marae Taputapuātea, un centre politique, cérémoniel et funéraire. Il se caractérise par plusieurs marae aux fonctions bien distinctes. Répandus en Polynésie, les marae étaient des espaces de liaison entre le monde des vivants et celui des ancêtres et des dieux. Taputapuātea apporte un témoignage exceptionnel de 1 000 ans de civilisation mā’ohi.

©DR

©DR

En savoir plus : https://whc.unesco.org/ fr/list/1529

Patrimoine culturel immatériel :

Le Gwoka (Guadeloupe) :

Le gwoka (ou gwo ka) est un genre musical de la Guadeloupe. Il est principalement joué avec des tambours appelés « ka », famille d’instruments de percussion.Les différentes tailles des tambours établissent la base. Le plus grand : le boula joue le rythme central et le plus petit : le marqueur (ou makè) marque la mélodie et interagit avec les danseurs, le chanteur et les chœurs ; ces derniers sont repris généralement par les spectateurs lors de prestations en public. Les chants du gwoka sont généralement gutturaux, nasaux et rugueux, bien qu’ils puissent également être lumineux et lisses. Ils peuvent être accompagnés d’harmonies croissantes et de mélodies relativement complexes.

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Le gwoka est né durant la période de l’esclavage : cette musique tire ses origines dans la perpétuation de la musique africaine par les esclaves des anciennes plantations.Pour les esclaves, la musique était un moyen de fuite, d’évasion et de communication, au même titre que la langue créole guadeloupéenne. Cette musique, mal vue pendant longtemps dans la société, a survécu à la période postcoloniale, en s’affirmant comme première musique et danse de la Guadeloupe jusqu’à être inscrite en 2014 à l’inventaire du patrimoine immatériel de France à l’Unesco.

Le Maloya (La Réunion) : 

Le maloya est, avec le séga, l’un des deux genres musicaux majeurs de La Réunion. C’est à la fois un type de musique, de chant et de danse. En tant que pratique créolisée chantée en créole réunionnais, il est l’héritier des pratiques musicales amenées dans l’île par les esclaves, les engagés, mais également les colons français depuis le xviième siècle. Si d’autres instruments peuvent s’y rajouter, le roulèr est prépondérant pour le maloya tel qu’on le définit de nos jours. Des instruments traditionnels comme le kayamb, le pikèr, le sati ou le bobre sont aussi courants et restent la base du maloya traditionnel. Après avoir été inscrite à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France, cette pratique musicale est classée, par l’UNESCO et depuis le 1er octobre 2009 au Patrimo ine culturel immatériel de l’humanité.

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Les candidats : 

Lors du Grand débat avec les élus ultramarins à l’Élysée, le président de la République a annoncé le soutien de la France à la candidature de la Yole martiniquaise au Patrimoine culturel immatériel. La candidature a été lancée en avril dernier et son classement devrait être effectif en 2020. Toujours au Patrimoine immatériel, la danse tahitienne « Ori Tahiti » a également tenté un classement mais la Yole ayant été choisie, il faudra attendre un peu plus longtemps pour un classement de la danse tahitienne.

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Toujours en Polynésie, l’archipel des îles Marquises prépare aussi son classement au Patrimoine mondial de l’Humanité, à la fois naturel et culturel, c’est-à-dire mixte. Il s’agit d’un dossier important, composé de 9 sites, qui ne sera pas examiné par l’UNESCO avant 2021. En attendant, une mission d’experts internationaux doit s’y rendre avant une « prochaine audition devant le Comité national des biens français du patrimoine mondial (CNBFPM) en 2020 ».

©Michael Friedel

©Michael Friedel

Outre la Yole, la Martinique a également l’intention d’inscrire au Patrimoine naturel les « Volcans et Forêts de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord ». Le dossier final devrait être déposé en janvier 2020. En 2016, il était également question de préparer une candidature du lagon de Mayotte mais depuis, le projet semble avoir été suspendu.