[Journées européennes du Patrimoine] Focus sur le cinéma- théâtre de la Renaissance en Guadeloupe

[Journées européennes du Patrimoine] Focus sur le cinéma- théâtre de la Renaissance en Guadeloupe

© Guadeloupe Tourisme

Hier, haut-lieu de culture dans l’ère de l’entre-deux guerres en Guadeloupe, aujourd’hui, bâtiment historique à l’agonie. Retour sur le premier cinéma-théâtre de la Guadeloupe, la Renaissance.

Le cinéma-théâtre de la Renaissance a été inauguré le 22 mars 1930 (année inscrite sur le claveau de la porte centrale). L’édifice a été bâti sur les écuries Rennard aux chevaux importés d’Amérique du Nord et d’Argentine. Sa façade aurait été dessinée par Henri Gabriel, professeur de dessin au lycée Carnot.

Premier cinéma de l’île, il est le témoin de l’attrait que porte la population au septième art pendant l’entre-deux-guerres. Jusque dans les années 1960, il accueille à la fois des spectacles vivants (théâtre, concerts…) et des projections de films avant de se spécialiser définitivement dans l’exploitation cinématographique dans les années 1970. Cette salle historique de 700 places avec balcon a été reconfigurée en un complexe de deux salles vers 1980. Il a fermé ses portes en 2001.

Une architecture inscrite aux Monuments historiques

Cet édifice d’un type nouveau, à la façade novatrice, s’inscrit dans le courant stylisant et géométrisant des cinémas de l’entre deux guerres qui adapte des formules de l’architecture classique (pilastres, entablement, symétrie) au courant art nouveau, à l’image des éléments de ferronnerie et des arcs en anse de panier des ouvertures centrales. Il est constitué d’une armature en fer avec remplissage en béton. Les anciennes galeries métalliques, situées de part et d’autres du bâtiment, ont été obturées par des claustras. Elles accueillaient les circulations, les issues de secours ainsi que les locaux techniques. Ces éléments en fer sont encore parfaitement visibles à l’intérieur et en particulier les très belles potences ouvragées supportant le toit en appentis.
La façade, la toiture du bâtiment ainsi que les galeries métalliques sont inscrites au titre des monuments historiques de France depuis le 9 janvier 2009.

CineRenaissancePaP-France-Antilles

Quid de sa réhabilitation ?

Toute exploitation sera finalement arrêtée en 2001, faute de rentabilité et concurrencée par les nouveautés technologiques en matière cinématographique.
Depuis 2010, le bâtiment était inclus dans un projet culturel de renouvellement urbain de la ville de Pointe-à-Pitre avant d’être racheté par la Communauté d’agglomération Cap Excellence en 2012 lors d’une délibération votant le financement d’un projet de réhabilitation dont le montant est estimé à plus de 3 millions d’euros. Le projet retenu est de rénover La Renaissance, afin d’accueillir un « Pôle cinématographique caribéen pour les arts visuels et l’éducation à l’image »
Cependant en 2017, un diagnostic de mise en sécurité du bâtiment a révélé l’état de péril du bâtiment avec la menace de l’écroulement des façades principales, côté place de la Victoire et rue Gilbert-Chambertrand. Depuis, un périmètre de sécurité a été érigé en attendant le début des travaux de réhabilitation.

© SPPEF

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