Îles Éparses : Le gouvernement malgache a réagi aux déclarations d’Emmanuel Macron sur la Grande Glorieuse

Îles Éparses : Le gouvernement malgache a réagi aux déclarations d’Emmanuel Macron sur la Grande Glorieuse

Emmanuel Macron sur la Grande Glorieuse le mercredi 23 octobre, lors de son déplacement dans l’Océan Indien ©Jacques Witt

En visite éclair la semaine dernière sur la Grande Glorieuse, dans les Îles Éparses, le président de la République n’a pas laissé indifférent Madagascar, qui revendique sa souveraineté sur ces îles depuis les années 70. 

« On va dire que je suis déconnecté parce que je suis à la plage, alors qu’il y a des grèves en métropole, mais non, ici c’est la France, ce n’est pas une idée creuse », déclarait Emmanuel Macron mercredi dernier, en visite éclair sur l’atoll de la Grande Glorieuse, haut lieu de la biodiversité dans l’Océan Indien. Avant sa visite, l’Élysée balayait pourtant toute volonté de réaffirmer l’appartenance française de ces îles, appartenance mise en cause par Madagascar depuis 1972, mettant plutôt en avant une visite sous le signe de l’écologie et de la biodiversité.

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Sur la Grande Île, ancienne colonie française, la phrase du président français n’a pas laissé indifférent. Le président malgache Andry Rajoelina a rappelé que « le respect de l’intégrité territoriale et la défense de nos intérêts passent par le dialogue ». En mai dernier, il demandait « de trouver une solution pour la gestion ou la restitution des îles Éparses à Madagascar, au nom des 25 millions de Malgaches, parce que je connais vos engagements ». Andry Rajoelina évoquait les « séquelles de l’histoire » et « l’identité nationale », appelant à « aller de l’avant ». Paris et Antanarivo avaient alors convenu la mise en place d’une commission mixte pour la gestion et la restitution des Iles Éparses à Madagascar.

Emmanuel Macron dans l’Océan Indien: L’archipel des Glorieuses, une juridiction française revendiquée par Madagascar

Réagissant sur RFI à la sortie d’Emmanuel Macron sur la Grande Glorieuse, le Premier ministre malgache souligne une « différence d’agendas politique ». « Chaque pays a son agenda. Cet agenda appartient au président dont vous parlez (Emmanuel Macron, ndlr). L’agenda que nous connaissons, c’est l’agenda qui a été déterminé à la suite de la rencontre au mois de mai entre les deux présidents », a-t-il rappelé. « Nous avons convenu d’une première réunion de cette commission mixte dans quelques semaines. Et je ne vois pas pourquoi on devrait s’écarter de cette feuille de route qui a été décidée par les présidents de la République », indique encore Christian Ntsay qui, selon RFI, a rencontré Emmanuel Macron à La Réunion.

La commission mixte devrait se réunir le 18 novembre. « La décision finale sur la composition de la délégation malagasy revient au président de la République », a souligné le Premier ministre malgache. Il a également annoncé une consultation nationale pour « recueillir l’ensemble des avis des forces vives de la nation sur un sujet fondamental pour le pays ». Dans l’Océan Indien, la France est prise dans d’autres conflits de souveraineté : à Mayotte avec l’archipel des Comores et à Tromelin, autre île des Éparses également revendiquée par l’île Maurice.