Histoire et Culture : Nous, Polynésiens d’origine chinoise

Histoire et Culture : Nous, Polynésiens d’origine chinoise

Deux polynésiens d’origine chinoise posent devant le bâtiment de l’association Sinitong à Papeete ©J. Girardot / Welcome Tahiti

Victor Lau, membre de l’association Wenfa et Hei Taina, revient sur la longue Histoire des Chinois de Polynésie, notamment de l’année 1973, date de naturalisation de la communauté chinoise polynésienne, à nos jours, où cette même communauté, dont l’intégration n’est plus à démontrer, participe à l’identité culturelle polynésienne au point d’en être un de ses piliers fondamental. Une longue analyse parue dans le magazine polynésien Dixit, en exclusivité sur le web avec Outremers360.

Alors que 2016 fut l’année commémorative du 150ème anniversaire de l’arrivée des premiers Chinois en Polynésie française, nous pouvons nous interroger sur le rôle que la communauté chinoise joue dans la société polynésienne, notamment au travers d’une revalorisation de sa culture traditionnelle.

La loi de 1973 sur la naturalisation a consacré l’intégration juridique des Chinois en leur conférant un statut comportant des droits et des obligations. Pour qu’une intégration soit plus effective et réelle, les Chinois, devenus citoyens français se doivent de participer, selon l’association Wenfa, à la vie de la cité en y apportant une contribution bénéfique. Cette participation peut prendre plusieurs formes et se concrétiser dans divers domaines d’activités. Aujourd’hui, il est indéniable que la participation des Polynésiens d’origine chinoise dans tous les secteurs et domaines d’activités et à tous les niveaux de responsabilité est devenue effective et réelle. Cette participation s’accompagne-t-elle d’une contribution bénéfique ? Il serait prudent de ne pas porter un jugement sur cet aspect au risque de prendre des positions partisanes ou partiales compte tenu des aspirations, des attentes et des intérêts des uns et des autres.

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La problématique culturelle et identitaire est en tête des interrogations de l’Association Wenfa, depuis sa création en 1976. Ses membres fondateurs, à l’époque encore étudiants, avaient entrepris quelques travaux de recherche et de réflexion s’intéressant aux sources d’une civilisation et d’une culture dont ils ont reçu en partie l’héritage. Ces travaux avaient conduit ces jeunes chinois à élaborer la mission de leur association.

La synthèse des trois O : Orient, Océanie, Occident

La vision que les membres de Wenfa ont appelé la « Synthèse des Trois O » repose sur ces principales réflexions :

– Confrontée à l’évolution accélérée de la société polynésienne, l’animation culturelle chinoise ne devait plus se maintenir au sein des associations, car c’est ainsi que les fêtes traditionnelles chinoises étaient tombées en désuétude.

– L’implantation du CEP (centre d’expérimentations du Pacifique), qui a joué un rôle de catalyseur dans la désorganisation de la société traditionnelle et notamment des structures familiales, allait mettre à jour pour la première fois à Tahiti le décalage culturel latent entre les générations sans langage, ni idéals communs.

– L’impact moral et social n’était pas moindre dans l’exacerbation d’un affairisme forcené et d’un appétit du gain qui faisaient délaisser les valeurs spirituelles au profit de valeurs matérialistes.

– Pour les nouvelles générations de Chinois de Polynésie, il était devenu essentiel dese trouver une nouvelle identité.

Dès lors, quelles attitudes pouvaient adopter les Polynésiens d’origine chinoise ?

Une première attitude consistait à refuser toute assimilation et à se développer indépendamment des autres ethnies. C’était de rester chinois pour être chinois. Cette attitude confinait à l’utopie. Elle n’était ni réalisable, ni souhaitable pour l’ensemble de la communauté.

Une seconde voie pouvait être de s’assimiler totalement en rejetant d’emblée tout ce qui pouvait les différencier des autres groupes, et de se confondre avec ceux-ci, en adoptant systématiquement toutes leurs valeurs culturelles, bonnes ou mauvaises. Ce serait perdre toute identité et ne rien apporter à la communauté polynésienne.

Le marché de Papeete à l'heure du Nouvel An chinois, fêté chaque année en Polynésie ©J. Girardot / Welcome Tahiti

Le marché de Papeete à l’heure du Nouvel An chinois, fêté chaque année en Polynésie ©J. Girardot / Welcome Tahiti

Entre ces deux attitudes extrêmes, il existait une voie plus difficile, sans doute, mais bien plus conforme à la tradition chinoise. Elle consistait à faire la synthèse des trois cultures, c’est à dire à prendre ce qu’il y avait de meilleur dans la culture chinoise et à l’assimiler en même temps que le meilleur des cultures polynésienne et française. Mais, pour être à même de puiser le meilleur d’une culture, il fallait d’abord la connaître.

La voie du milieu

Pour ce qui concerne la connaissance des cultures polynésienne et française, les structures d’enseignement et de diffusion existaient déjà. S’agissant de la culture chinoise par contre, le cadre était devenu inexistant. L’effort devait donc porter sur la création d’un nouveau cadre mieux adapté en bâtissant une nouvelle association culturelle qui tiendrait compte des réalités. Pour cette raison, Wenfa se devait d’aborder la culture chinoise par la langue française.

L’idéal qui guide Wenfa s’inscrit dans une démarche d’inspiration à la fois confucéenne et taoïste par la pratique de la voie du milieu,la troisième voie, qui consiste à faire la synthèse des trois cultures, en suggérant de prendre ce qu’il y a de meilleur dans la culture chinoise et à l’assimiler en même temps que le meilleur des cultures polynésienne et française. Cette démarche va dans le sens d’une meilleure intégration des personnes d’origine chinoise au sein de la société polynésienne, en sachant que celle-ci évolue et se transforme en même temps que les cultures qui la composent.

Le Temple chinois Kanti, haut-lieu de la communauté chinoise en Polynésie ©Tahiti-Heritage

Le Temple chinois Kanti, haut-lieu de la communauté chinoise en Polynésie ©Tahiti-Heritage

La Synthèse des Trois O s’inscrit dans l’idéal de la recherche de l’harmonie.  Dans la pensée chinoise, cet idéal d’harmonie est érigé en primat à la place de l’idéal de vérité qui est, semble-t-il, propre à la pensée philosophique occidentale. Du point de vue culturel et au niveau individuel, chacun, suivant son vécu et sa sensibilité, puisera une part dans chacune des trois cultures ; pour les uns, la part polynésienne-ma’ohi sera dominante, tandis que pour d’autres, ce serait la part chinoise-hakka ou la part européenne-française.

C’est cette vision d’une culture ouverte que l’association préconise pour ses membres et pour les Polynésiens d’origine chinoise. C’est un moyen non seulement d’échapper à une certaine récession intellectuelle, mais c’est aussi la voie la plus appropriée qui permettra aux personnes de mieux s’adapter pour vivre dans une société polynésienne de plus en plus mondialisée et multiculturelle. Faire la synthèse des trois cultures, c’est à dire à prendre ce qu’il y avait de meilleur dans la culture chinoise et à l’assimiler en même temps que le meilleur des cultures polynésienne et française.

L’émergence des mouvements culturels et identitaires se réclamant d’une identité polynésienne autochtone plus singulière a favorisé chez les personnes métisses polynésiens-chinois une tendance à adopter une identité et une culture plus polynésienne.

Un déclin progressif de la culture hakka

L’évolution de la société au cours des 40 dernières années montre une certaine méconnaissance de la culture hakka et de la culture chinoise en général de la part des Polynésiens d’origine chinoise. Le désintérêt exprimé ou senti à l’égard de cette culture et de cette langue est indiscutable surtout de la part des jeunes. Dans un contexte de mondialisation, le courant culturel global, notamment occidental, favorise l’émergence d’un métissage culturel dans toutes les sociétés et les Polynésiens d’origine chinoise n’en sont pas épargnés. Les unions et mariages mixtes réunissant deux personnes de groupes ethniques distincts ont accentué ce métissage. Déjà visible et palpable au sein de la 3ème génération de Chinois, le désintérêt manifesté par les générations suivantes à l’égard de la culture hakka ou de la culture chinoise en général est devenu patent.

Festivités du Nouvel An chinois à Tahiti ©Tahiti-infos

Festivités du Nouvel An chinois à Tahiti ©Tahiti-infos

Par ailleurs, l’émergence de mouvements culturels et identitaires se réclamant d’une identité polynésienne autochtone plus singulière a favorisé chez les personnes métisses polynésiens-chinois une tendance à adopter une identité et une culture plus polynésienne. Souvent, quand ils sont interrogés, les jeunes appartenant à la 4ègénération des Polynésiens d’origine chinoise manifestent un désintérêt pour la question identitaire. Ils disent avoir d’autres priorités et préoccupations plus matérielles : études, carrière professionnelle, fondation d’une famille, etc. Beaucoup de ces jeunes, même ceux dont les parents sont d’origine purement chinoise, placés dans un dilemme ou par indifférence, sont dans l’incapacité de s’identifier eux-mêmes.

Une famille chinoise en pleine mutation

Un environnement familial stable et homogène respectueux des rites ancestraux pouvait encore transmettre tant bien que mal les coutumes et traditions hakkas lors des fêtes venant ponctuer la vie des familles et des individus comme le 1ermois du nouveau-né, les mariages, les anniversaires des personnes âgées, les décès, etc. Mais la structure de la famille chinoise a changé : les familles traditionnelles regroupant sous un même toit les différentes générations incluant les grands-parents et les parents sont en voie de disparition.  La famille mononucléaire est devenue la règle pour les nouvelles générations qui adoptent un mode de vie à l’occidentale, rendant difficile la transmission des traditions et coutumes. Par ailleurs, la baisse de l’autorité parentale représente également un des freins dans le processus de cette transmission entre parents et enfants.

Une perte de la langue Hakka

De par leur passé nomade et n’étant pas rattachés à une région ou à une province spécifique en Chine, les Hakkas considèrent que les éléments constitutifs de leur identité et de leur culture doivent être préservés. Ils accordent une importance particulière à leur langue qui est une composante essentielle de leur identité. En Polynésie, cette langue est de moins en moins pratiquée dans les familles chinoises hakkas. Si la pratique de cette langue est plus courante chez les individus de la 3èmegénération dans leurs rapports avec leurs aînés de la génération précédente, en revanche, cette pratique est quasiment inexistante chez les plus jeunes de la 4ème génération.

©J. Girardot

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Quand bien même cette langue serait-elle parlée, on constate que beaucoup de locuteurs ne la maîtrisent pas véritablement. Seule une minorité appartenant aux générations précédentes est capable d’engager une discussion plus élaborée comportant des subtilités et des nuances. Mais l’avenir pourrait être différent car des facteurs exogènes sont susceptibles de modifier le cours des choses. L’émergence de la Chine sur la scène mondiale et par la place qu’elle y occupera, contribuera sans doute à accroître progressivement l’intérêt que l’on pourrait avoir pour sa civilisation, sa culture et sa langue.

Connaître les traditions et coutumes chinoises

Selon Wenfa, pour être à même de puiser le meilleur d’une culture, il faut d’abord la connaître. Souvent les traditions et les coutumes sont issues des pratiques ancestrales relevant des superstitions et des croyances irrationnelles. Leur respect est devenu problématique à cause de la conversion d’un nombre significatif de chinois aux religions chrétiennes, notamment au catholicisme. D’une façon réaliste et pragmatique, certains ont trouvé une solution de compromis en considérant que les traditions et coutumes relèvent de la culture et non de la religion : d’où une possibilité d’accommodement dans la pratique des rites ancestraux.

La participation de la communauté chinoise à la société polynésienne

Les manifestations culturelles chinoises apportent leur part dans le cadre d’une animation culturelle globale et contribuent à leur juste place à l’enrichissement du patrimoine culturel polynésien. Dans cet apport de la culture chinoise à la société polynésienne, on peut citer d’une façon non limitative, la gastronomie et l’art culinaire chinois qui sont entrés dans les mœurs de la population polynésienne ainsi qu’une certaine pharmacopée utilisée par cette même population. Quant aux valeurs et attitudes propres à la culture chinoise, on peut s’interroger s’il n’y a pas eu un effet rhizomique au sein de certaines couches de la population polynésienne, notamment celles ayant eu un brassage ethnique sino-polynésien.

©Tahiti-infos

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Il nous arrive de remarquer chez certains individus issus de ce brassage des comportements, des attitudes ou des modes de pensée qui font dire à leurs proches ou à leurs amis : « il fait très chinois !». Est-ce péjoratif ou plutôt valorisant ? Est-ce un reproche ou un compliment ? Cela dépend de la situation dans laquelle ces paroles sont prononcées. Globalement, ce phénomène d’emprunt des valeurs et attitudes apporte une complémentarité et un enrichissement aux personnes concernées.

Des échanges éducatifs et culturels avec la Chine

La Chine en tant que puissance émergente s’ouvre vers le monde extérieur. Par l’installation d’une représentation consulaire en Polynésie, elle a manifesté clairement sa volonté de nouer et de développer des relations multiples avec notre pays.  Par l’entremise de Wenfa et avec le soutien actif de l’association Hei Taina, les échanges éducatifs et culturels avec ce pays ont connu un développement appréciable ces dernières années. Depuis 2011, plus d’une centaine de nos lycéens et collégiens polynésiens ont pu bénéficier de deux programmes d’échanges mis en place par le Pays et la Ville de Papeete. Les séjours linguistique, éducatif et culturel leur offrent une opportunité d’améliorer le mandarin et de mieux appréhender la culture chinoise.

Ces dispositifs participent au processus conduisant à la Synthèse des Trois O pour les Polynésiens de toutes origines ethniques. Dans le cadre d’une réciprocité, les étudiants chinois sont accueillis au sein des familles polynésiennes et appréhendent également la richesse culturelle de notre pays. Ces échanges sont bénéfiques et améliorent la compréhension mutuelle entre les peuples. Ces échanges peuvent être qualifiés de privilégiés pour un petit pays comme la Polynésie. Nous n’en sommes qu’au début d’une nouvelle ère car ces échanges sont susceptibles d’englober d’autres domaines d’activités offrant à la Polynésie la possibilité de s’insérer dans le vaste réseau régional et mondial, appelé les « Routes de la Soie du XXIème siècle » que construit la Chine. Celle-ci est devenue la 2ème puissance économique du monde et dans son ascension en tant qu’acteur incontournable sur la scène mondiale, ces échanges ne peuvent qu’être prometteurs pour la Polynésie en lui ouvrant de multiples opportunités.

L’enseignement du Mandarin

Dans cette perspective, notre système éducatif est en voie de se doter de moyens en heures et en enseignants pour répondre au développement futur de ces échanges. L’enseignement du mandarin monte en puissance dans les programmes officiels. Commencé en 1980 avec quelques élèves au Lycée Paul Gauguin, il était resté pendant un certain temps à l’état embryonnaire. En 2015, le mandarin est enseigné dans 12 établissements scolaires de Polynésie française. Dans certains de ces établissements, cette langue est même enseignée à partir des classes de 6èmeet 5ème. En 2016, l’enveloppe d’heures consacrée à l’enseignement de cette langue est en augmentation significative. Le mandarin deviendra sans doute très prochainement la 2èmelangue étrangère enseignée après la langue anglaise. La Chine exerce aujourd’hui une certaine fascination et attire.

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C’est pourquoi, on assiste actuellement à un engouement croissant pour le mandarin et la culture chinoise. Pour répondre aux besoins de ses téléspectateurs, la chaîne de TV locale, TNTV, a mis en place, en partenariat avec la chaîne nationale chinoise CCTV, un programme de diffusion de films et de reportages chinois portant sur la culture, les arts, les voyages, etc. Connaître sa culture d’origine pour le Polynésien d’origine chinoise dans une société polynésienne en transformation est un exercice peu aisé et essayer de puiser le meilleur de cette culture en même temps que le meilleur des deux autres cultures, relève d’un véritable défi. Réaliser cette symbiose des cultures est un idéal qui contribue dans un esprit de tolérance et de respect mutuel à un « vivre ensemble » harmonieux dans une société pluriethnique.

Wenfa, membre de l’Association Sinitong

Wenfa est une association dont le rôle se limite au champ culturel. Elle est membre de l’Association Sinitong et c’est dans ce cadre qu’elle souhaite apporter une contribution bénéfique à la communauté chinoise. Par ses actions au sein de Sinitong, elle essaye de sauvegarder les valeurs traditionnelles existantes (celles qui valent la peine d’être gardées) et d’en promouvoir de nouvelles (celles qui valent la peine d’être acquises) dans le but d’enrichir le patrimoine culturel de la Polynésie. L’association a impulsé un certain élan culturel au sein de la communauté chinoise depuis qu’elle a organisé en 1977 les 1ères festivités du Jour de l’an chinois à la Maison de la Culture. Les manifestations culturelles, entrant dans le cadre des festivités du Jour de l’an chinois, sont dorénavant organisées chaque année par Sinitong. La prise en main par cette association de l’organisation des manifestations culturelles majeures témoigne d’une prise de conscience de la communauté chinoise sur la nécessité de préserver et de promouvoir sa propre culture d’une manière organisée et concertée.

©Tahiti-infos

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Victor Lau, membre des Associations Wenfa et Hei Taina

« Je me sens Chinois, mais moins Chinois que mes cousins vivant en Chine. Je me sens Hakka mais moins Hakka que mon père né en Polynésie. Je me sens Polynésien mais moins polynésien que mes amis Tahitiens. Je me sens Français mais moins Français que certains de mes amis français de souche. Je possède certainement en moi une part de chacune des cultures en me donnant une identité culturelle à géométrie variable comme certains pourraient la qualifier. Elle est variable car elle peut changer en fonction du regard des autres ».

Sources et bibliographie :
– Les Chinois de Tahiti, de l’aversion à l’assimilation. G. Coppenrath, 1967, Paris, Musée de l’Homme, Publications de la Société des océanistes.
– Hakka en Polynésie. J.M. Ly, 1996, Papeete, Association Wenfa.
– Bonbon soeurette et pai coco. J.M. Ly, 1997, Papeete
– Adieu, l’Etang aux chevrettes. J.M. Ly, 2003, Papeete, Te Ite.

– Tahiti Ma’ohi, culture, identité, religion et nationalisme en Polynésie française. B. Saura, 2008, Papeete, Au vent des îles.
– Tinito. la communauté chinoise de Tahiti : installation, structuration, intégration.  B. Saura, 2002, Papeete, Au vent des îles.
– Chinois en Polynésie française, migration, métissage, diaspora. Anne – Christine Trémon, 2010, France, Société d’ethnologie.
– Histoire et portrait de la communauté chinoise de Tahiti. Wenfa, 1979, Barcelone
– Identité Hakka à Tahiti, Tome 1. E. Sin Shan, 2004, Tahiti, Te Ite.
– Encyclopédie de la diaspora chinoise. Sous la direction de Lynn Pan, 2000, Paris, Les Editions du Pacifique.
– Hakka and Huaren destiny challenge and response. Zeng Fanxing, World hakka Conference in Toronto on December 2004