Histoire d’Outre-mer : Mars 1943 : départ du second contingent de commandos SAS Calédoniens

Histoire d’Outre-mer : Mars 1943 : départ du second contingent de commandos SAS Calédoniens

©Fonds Cornaille / TR / Suez Outre-mer

Dans son premier épisode du dimanche 19 novembre, Suez Outre-mer revenait sur l’Histoire des premiers SAS calédoniens engagés dans la seconde guerre mondiale, à travers leur devise « Qui ose gagne ! ». Cette semaine, retour sur le destin de ces soldats peu communs avec le départ du deuxième commando de SAS calédoniens qui a eu lieu en mars 1943.

En 1943, 7 autres Calédoniens se portent volontaires pour la « formation de commandos parachutistes appartenant à l’infanterie de l’Air ». Henri Brown, Francis Cornaille, Robert Harbulot, Jean Louis-Marie, René Pascal, Paul Robineau et Joseph Santino partent avec le 2ème contingent du Bataillon du Pacifique le 3 mars 1943. A Sydney, ils retrouvent 10 Tahitiens volontaires pour les commandos parachutistes et Jacques Naturel. Ce dernier, oncle de Georges Naturel, actuel maire de Dumbéa, effectuera l’école des cadets de la France Libre puis sera breveté parachutiste à Ringway avant de rejoindre le BCRA (Bureau Central de Renseignements et d’Action), le service de renseignements et d’actions clandestines de la France Libre.

Embarqués en Australie sur le Queen Mary, les futurs commandos Calédoniens et Tahitiens arrivent en Ecosse puis sont dirigés vers le camp de Camberley.

Georges Naturel, maire de Dumbéa en Nouvelle-Calédonie et petit-fils du soldat calédonien Jacques Naturel ©Titania Redon / Suez Outre-mer

Georges Naturel, maire de Dumbéa en Nouvelle-Calédonie et neveu du soldat calédonien Jacques Naturel ©Titania Redon / Suez Outre-mer

Ils sont rejoints par les SAS d’Afrique du Nord et incorporés aux SAS anglais. C’est le futur « Bataillon du Ciel » auquel Joseph Kessel rendra hommage dans son célèbre film. Commence alors le dur entraînement des forces spéciales qui les mène de Ringway – pour leur brevet de parachutiste – aux camps de commandos en Ecosse.  En avril 1944, les SAS calédoniens du 2ème Régiment de Chasseurs Parachutistes sous les ordres du commandant Bourgoin dit « Le Manchot » sont de retour en Angleterre. Mis au secret pendant de longues semaines, ils apprennent qu’ils seront parachutés en Bretagne à la veille du Débarquement.

« Il fait chaud à Suez »

C’est par ce message diffusé par la BBC le 5 juin 1944 que les maquis reçoivent l’ordre de passer à l’offensive sur le territoire français. Par toutes opérations de sabotages et de guerilla, ils doivent « fixer » les troupes Allemandes et les empêcher de remonter vers la Normandie où le débarquement Allié, l’opération Overlord, est sur le point de débuter.

Dans la nuit du 5 au 6 juin, 4 sticks (groupes) de SAS français sont parachutés en Bretagne. Leur mission : organiser 2 bases de parachutages, Dingson (sticks Marienne et Déplante) dans le Morbihan et Samwest (sticks Botella et Deschamps) dans les Côtes du Nord.  Ils seront les premiers à fouler le sol français dans le cadre de l’opération Overlord. Le SAS Calédonien Francis Cornaille est parachuté dans la forêt de Duault. Les autres Calédoniens, Robert Harbulot, Henri Brown et Paul Robineau le suivent sur Samwest tandis que Joseph Santino et Jean Louis-Marie sont parachutés à Saint-Marcel le 10 juin 1944 avec les SAS Tahitiens.

« Français, j’ai la joie de vous informer que vous serez les premiers à entrer au combat le jour J. Vous êtes une unité d’élite et je sais pouvoir compter sur vous pour remplir les missions difficiles mais glorieuses qui vous seront dévolues ». Général Montgomery, 22 avril 1944 aux SAS français.

monty