©KARIM MAHDJOUBA / TNTV
C’est l’un des plus anciens festivals culturels au monde. Le traditionnel Heiva I Tahiti a débuté hier soir, à Papeete, en Polynésie française. Pendant tout le mois de juillet, les Polynésiens se donneront rendez-vous à la Place To’ata pour les traditionnels concours de chants et de danses. Mais le Heiva I Tahiti, c’est aussi des épreuves sportives et artisanales.
Les festivités ont débuté hier soir, Place To’ata, dans la capitale de la Polynésie française. Sur scène, quatre groupes de danse (‘Ori) et de chant polyphoniques (Himene Tarava) se sont succédés. Parmi eux, la troupe de danse O Tahiti E, menée par la célèbre chef Marguerite Laï, qui a remporté son dernier titre de meilleur groupe professionnel en 2012. D’autres grands noms de la danse traditionnelle polynésienne sont attendus sur la scène de To’ata: Pupu Tuha’a Pae (îles Australes), Hei Tahiti, Heikura Nui, Te Maeva, Hitireva, Ahutoru Nui ou encore Toakura. La grande soirée de remise des prix aura lieu le 20 juillet et le 22 juillet celle des lauréats. Lors de celle-ci, les gagnants toutes catégories du crû 2016 vont investir la Place To’ata pour un dernier show. On y retrouvera la meilleure danseuse, le meilleur danseur, le meilleur groupe amateur et le meilleur groupe professionnel, le meilleur groupe de chants polyphoniques ou encore, le meilleur orchestre de cette édition 2016.
Mais le Heiva I Tahiti, ce n’est pas que la danse et le chant traditionnel. En effet, ce mois de juillet est aussi consacré aux sports polynésiens ou Tu’aro Ma’ohi: rame ou va’a, lancer de javelot ou patia fa, porteurs de fruits, ou lever de pierre, entre autres. L’une des plus spectaculaire course de pirogues se déroule durant cette période: Va’a Taie. La course prend son départ sur la grande plage de la pointe Vénus, à Tahiti. Alignés de l’extrémité de la pointe jusqu’au bout de la plage côté montagne, les piroguiers s’élancent vers leurs va’a et offrent un spectacle à couper le souffle. L’artisanat sera également à l’honneur jusqu’au 17 juillet, à la salle Aorai Tini Hau située dans la commune de Pirae, sur l’île de Tahiti. L’occasion pour les visiteurs de constater l’étendue du talent des artisans polynésiens: sculpteurs, tatoueurs, couturiers, bijoutiers,…
Le Heiva I Tahiti est reconnu comme étant l’un des plus anciens festivals culturels au monde. En 1819, le roi Pomare II, converti au Christianisme, interdit toute danse et divertissement (Heiva). Ce n’est que plus tard, en 1880, que les festivités traditionnelles reviennent. En effet, Tahiti et ses dépendances, qui sont colonies française depuis 1842, découvrent les festivités du 14 juillet. C’est d’abord autour du chant que les « divertissements » traditionnels refont leur apparition. On appellera ces festivités Tiurai (Juillet en tahitien). Il faudra attendre 1956 « pour que Madeleine Moua et sa troupe « Heiva » révolutionnent l’image du Tiurai en posant les bases du « Ori Tahiti » (danse tahitienne). Le renouveau culturel polynésien des années 70 et le premier statut d’autonomie finiront par structurer cet événement annuel devenu incontournable en Polynésie française. En 1985, le « Tiurai » deviendra officiellement « Heiva I Tahiti ».