La compagnie Montagne d’or qui porte le projet de mine industrielle du même nom en Guyane, s’est dite mardi « plus que jamais ouverte à un échange constructif avec le gouvernement afin de poursuivre l’amélioration » de son projet qu’Emmanuel Macron a jugé « pas compatible » avec des ambitions écologiques.
« De manière très claire aujourd’hui » le projet n’est « pas compatible avec une ambition écologique et en matière de biodiversité« , a déclaré lundi le président en présentant une série de mesures pour protéger la biodiversité, en réponse à un rapport alarmant de l’ONU.
Montagne d’or, le plus important projet de mine d’or à ciel ouvert français, à l’étude en Guyane, prévoit l’exploitation d’une mine de 2,5 km de long à partir de 2022, au sud de Saint-Laurent-du-Maroni, en forêt équatoriale, via un procédé de récupération de l’or par cyanuration en circuit fermé.
« Depuis le lancement de ce projet qui respecte les normes internationales les plus contraignantes », la Compagnie Montagne d’or « n’a de cesse, en concertation avec la population et les forces vives guyanaises, d’œuvrer à son amélioration pour en limiter les impacts environnementaux et favoriser le développement d’une activité créatrice de richesse et d’emplois pour le territoire guyanais », a répondu mardi la société dans un communiqué.
« La société est plus que jamais ouverte à un échange constructif avec le gouvernement afin de poursuivre l’amélioration de ce projet à même d’offrir au territoire guyanais les moyens de développer une industrie minière responsable », a-t-elle poursuivi.
Le chef de l’Etat a précisé qu’il y aurait « une évaluation complète pour le prochain conseil de défense écologique sur ce sujet et une décision formelle et définitive sera prise en concertation avec le territoire ».
« Je crois que ce type de projets, ce sont des projets du passé et que ce type de projets n’aura pas lieu », a jugé mardi matin la secrétaire d’Etat à la transition écologique Emmanuelle Wargon. « Ca n’a aucun sens d’aller exploiter à ciel ouvert au milieu de la forêt amazonienne pour créer quelques dizaines d’emplois », a-t-elle estimé. « Moi, je ne vois pas ce projet se faire », a-t-elle assuré.
« Excellente nouvelle que d’entendre Emmanuel Macron et Emmanuelle Wargon prendre position contre la Montagne d’or », a twitté le député Gabriel Serville (GDR), opposé au projet. « Vite, un rejet définitif qu’on puisse s’atteler à des vrais projets de développement durable pour la Guyane! », a-t-il demandé.
Le collectif Or de question (qui regroupe plusieurs associations de défense de l’environnement), a affirmé, sur Twitter, qu’il n’était « pas dupe », dénonçant une « politique environnementale purement électorale. Ceci dit, une victoire est probable. Maintenons la pression », ajoute-t-il.
« On ne saute pas de joie parce que (le président) a fait beaucoup des annonces et ne les a pas toujours tenues », a aussi twitté l’association Jeunesse autochtone de Guyane.
Soutenu par le patronat local et une partie des élus, le projet est combattu par les associations de défense de l’environnement et les organisations amérindiennes de Guyane.
Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a redit sur RTL qu’il se rendrait en Guyane en juin.
Avec AFP