France-Antilles : Un dernier numéro spécial dans les kiosques au profit des salariés

France-Antilles : Un dernier numéro spécial dans les kiosques au profit des salariés

France-Antilles Guadeloupe a décidé la parution d’un dernier numéro ce samedi 1er février dont les recettes serviront à compléter le fonds chômage des salariés.

Les journalistes du groupe de presse mis en liquidation jeudi, ont annoncé l’édition d’un dernier numéro. « En Guadeloupe, il fera 32 ou 40 pages, explique Caroline Bablin, rédactrice en chef du quotidien au Journal du Dimanche. Ce sera un numéro collector, avec des coulisses et des hommages à tous ceux qui ont fait France-Antilles. » Les derniers articles d’actualité des journalistes seront également publiés. Sur la dernière page, sera écrite la longue liste de tous les salariés perdant leur travail avec cette liquidation. «Nous comptons imprimer au moins 55.000 exemplaires (contre 20.000 habituellement le samedi) en hommage aux 55 ans qu’aura vécu France-Antilles », précise Caroline Bablin.

Le produit de la vente de cet ultime numéro, le 14.993 eme pour France-Antilles Guadeloupe et, peut-être, le 15.949 eme pour France-Antilles Martinique, abondera la caisse destinée aux salariés désormais au chômage. La liquidation judiciaire a en effet entraîné la cessation immédiate des activités du groupe mais aussi la perte de leur emploi pour 235 salariés.

« J’ai si souvent entendu ‘C’est pas possible’… Eh bien si, un quotidien qui informe chaque jour la population depuis 55 ans peut disparaître du jour au lendemain », a tweeté jeudi la rédactrice en chef de France Antilles Guadeloupe. Sur place, l’ambiance est à la tristesse et à la stupéfaction. D’autant que tout s’arrête du jour au lendemain. « On n’aura plus le droit de rien publier, même sur le web, se désole Caroline Bablin. Même nos vieux articles sur Internet vont être inaccessibles et tomber en page d’erreur 404, car l’hébergement va être coupé. » 55 ans d’histoire(s) disparaissent.

« Après la décision du tribunal, les représentants du personnel sont allés négocier pour obtenir cette dernière autorisation de publier, ce qui n’était pas gagné », poursuit Caroline Bablin, qui précise que journal restera en vente jusqu’à mercredi.