Ouverte lors de la 36ème édition des journées européennes du Patrimoine, l’exposition « Tschiéga Ségas, musiques et danses de l’océan Indien » se tient au musée Stella Matutina au Piton Saint-Leu jusqu’au 22mars 2020. Une exposition qui se veut collaborative, pédagogique, ludique et interactive et qui invite à découvrir tout un pan de l’immense patrimoine musical de l’océan Indien. Détails.
Un projet de « phonothèque Historique de l’océan Indien »
A l’origine, il s’agit d’un engagement auprès du Pôle régional des musiques actuelles (PRMA) d’un certain nombre d’institutions publiques (L’Union européenne, La région et le Conseil départemental de la Réunion, les affaires culturelles de l’océan Indien) alliées à la SACEM pour contribuer à la collecte, la sauvegarde et la transmission du patrimoine musical de l’Océan indien.
Celles-ci s’engagent notamment à soutenir le projet « Phonothèque Historique de l’Océan Indien et ses actions de valorisations ». Un projet qui consiste en la création d’une plateforme numérique collaborative et interactive dont la mise en ligne est prévue en 2020.
Gratuite et accessible du monde entier, cette plateforme envisage de permettre au grand public de découvrir les archives musicales de cette région du monde et aussi de l’enrichir par le biais d’un système de blockchains. L’objectif visant à faire en sorte que les chercheurs, musiciens, amateurs ou simplement amoureux de la musique de l’océan Indien puissent écouter, visionner des milliers de titres, lire, consulter ou profiter d’articles, biographies, photographies et documents concernant ce patrimoine qui se trouve au coeur de l’identité culturelle de l’océan Indien.
Une exposition sur les ségas s’imposait d’elle-même
Mais en attendant que ce projet prenne corps, il fallait le faire partager par le plus grand nombre. D’où l’idée d’une exposition sur un genre musical et chorégraphique, dont le caractère populaire est indéniable car transcendant les générations, les origines et les classes sociales. Dès lors, une exposition sur les ségas incluant le Maloya – séga des origines – en outre présents sur cinq îles et deux archipels de l’océan Indien depuis plus de deux siècles, mais aussi véritable photographie sociologique de l’identité culturelle de cette région, s’imposait d’elle-même.
Intitulée « Tschiéga Ségas, musiques et danses de l’océan Indien », cette exposition qui se veut transgénérationnelle, distrayante, attractive, collaborative et interactive, présentera cinq espaces : Comprendre ce qui fait la richesse et la singularité de ce genre musical et de ces danses à travers leur histoire, Ecouter des titres venus de la Réunion et des autres iles de l’océan Indien, Chanter du séga dans des cabines de karaoké, et enfin Jouer et Danser le séga.
De nombreux évènements annoncés autour de cette exposition
Par ailleurs, plusieurs artistes réunionnais parmi lesquels Danyel Waro, Bernadette Ladauge, Missty, Christine Salem, Serz Dafreville, Fred Espel, Stéphane Grondin, Daniel Vabois, Sully Fontaine feront le déplacement pour à la fois faire résonner leurs voix au coeur de cette exposition, mais aussi faire partager leur engouement et leur passion pour le séga.
En outre, cet évènement bénéficie de toute la technologie numérique nécessaire ce qui lui confère la qualité d’exposition 3.0. Cela se traduit par la possibilité d’utilisation de tablettes tactiles réparties sur plusieurs tables consacrées chacune à un territoire de l’océan indien. Cette
technologie permet également aux visiteurs de jouer de n’importe quel instrument dans un séga grâce au Bao Pao, un instrument du futur qui offre au visiteur l’opportunité de s’essayer au séga et d’être ainsi acteur de l’exposition et de la musique.
Enfin tout au long de cette exposition, les organisateurs annoncent de nombreux évènements (conférences, master class, ateliers d’écriture, initiation à la musique….) et concerts afin de faire vivre cette musique traditionnelle.