L’Association des Etats de la Caraïbe a dernièrement changé de présidence. Après Haïti, c’est désormais qui assurera la magistrature suprême de cette organisation.
Lors de la 21ème réunion ordinaire du conseil des ministres de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC), qui s’est déroulé le 19 janvier dernier en Haïti, la passation de la présidence tournante a été confiée à Cuba. Lors de cette cérémonie d’investiture, le ministre cubain chargé des relations extérieures, Bruno Rodriguez Parfila, a réaffirmé son engagement à continuer à oeuvrer pour le renforcement de la coopération régionale dans ce bassin géographique. » Je tiens à réitérer la confiance de Cuba dans les potentialités de l’AEC pour apporter une contribution importante à l’intégration latino-américaine et caraïbe, et relever les défis politiques, économiques, sociaux, environnementaux et culturels des temps actuels », a dit le ministre. Il a également annoncé les grands rendez-vous sous la mandature cubaine, notamment la tenue du 7e Sommet de l’AEC, réunissant les chefs de gouvernements des Etats-membres, durant le mois de juin.
Au chevet de la mer des Caraïbes avec la question des sargasses, dossier impulsé par la France
Durant cette réunion ordinaire, le sujet sur les impacts du changement climatique sur la Mer des Caraïbes, à partir des résultats d’un séminaire d’experts sur ce sujet qui s’est déroulé en 2015 à Trinité-et-Tobago.« Durant ce symposium sur la Mer, les thématiques des sargasses, de l’érosion des plages et de l’invasion du poisson-lion ont été abordées », ajoute Véronique Bertille, l’ambassadrice déléguée à la coopération régionale dans la zone Antilles-Guyane joint par Outremers 360. Sur la première thématique, elle précise même qu’il s’agit d’une initiative française, incitée par la Ministre des Outre-mer George Pau-Langevin. « La France, lors de ce symposium, a présenté une initiative internationale en matière de sargasses. La Ministre des Outre-mer a souhaité que tous les efforts soient réunis, à travers cette coopération régionale, pour lutter contre ce fléau« . Une initiative qui a d’ailleurs été adopté par les autres membres de l’AEC, lors de cette 21 réunion ordinaire à Haïti. Sous la présidence cubaine, la mer sera une thématique majeure. « Cuba va faire de la lutte des sargasses, une des priorités de sa présidence. Et comme c’est une initiative que porte la France, nous aurons une belle coopération et collaboration à mettre en oeuvre », souligne l’ambassadrice déléguée. L’intérêt de la France pour les sargasses ne s’arrête pas puisque la Guadeloupe organisera une conférence internationale sur ce sujet à la fin du deuxième semestre de l’année 2016, nous annonce Véronique Bertille.
Adhésion de Saint-Martin comme membre associé
L’autre moment-clé de la présidence cubaine au sein de l’AEC sera certainement l’adhésion de Saint-Martin comme membre associé. Il s’agira ainsi du troisième territoire ultramarin qui obtiendra ce statut en son nom propre, après l’adhésion de la Guadeloupe et de la Martinique en avril 2014. « Au 7eme Sommet qui se tient au mois de juin, devra être validée l’adhésion de Saint-Martin comme membre associé. La France restera toujours membre associé de l’AEC au titre de la Guyane et de Saint-Barthélémy », confie Véronique Bertille. Un statut de membre associé, une belle opportunité selon l’ambassadrice déléguée pour les collectivités ultramarines françaises. » Pour le citoyen, l’adhésion des collectivités territoriales à ces organisations peut sembler lointaine ou pas vraiment utile, mais cela permet à nos territoires d’être assis autour de la table et voir quels sont les flux économiques qui sont à l’oeuvre dans la zone, de participer dans les échanges en ce qui concerne le développement du commerce, du développement durable et de tourisme avec les partenaires caribéens. Cela reste important même si les retombées ne sont pas concrètes pour tout et chacun », ajoute-t-elle. Créé en 1994, l’AEC veut être « la tribune politique » de la Grande Caraïbe. Elle constitue la plus grande enceinte en terme d’organisation régionale dans la zone et ses priorités sont tournées vers le commerce, le tourisme durable, les catastrophes naturelles, et transport également. Depuis quelques années, l’organisation défend le sujet de la Mer des Caraïbes.