Durant la période de confinement, la vie culturelle est au point mort. Cependant, des initiatives voient ça et là le jour et quelques artistes tentent, entre conseils et recommandations de prévention, de garder le contact avec leur public en dépit de cette actualité morose. Manière aussi de faire venir la culture à domicile. Petit tour d’horizon de ces initiatives.
Visite commentée à la Maëlle galerie
La Maëlle galerie propose une visite commentée de sa dernière exposition « I call you from the crossroads ». Les mots de critiques et de journalistes sont ainsi réunis afin faire vivre à distance la première exposition de l’artiste réunionnais Abel Techer, peintre et plasticien travaillant à la Réunion. Une exposition où les œuvres récentes en forme d’autoportraits révèlent une recherche de genre et d’identité et incarnent le refus d’une binarité réductrice et finalement dangereuse que dénonce l’artiste.
« Esclavages et Colonisation aux Antilles Françaises », le documentaire du réalisateur martiniquais Jocelyn Jonaz en accès libre sur Internet
Le documentaire «Esclavages et Colonisation aux Antilles Françaises » qui devait être présenté en compétition officielle dans le cadre du « Ciné Martinique festival » organisé par Tropiques Atrium devant se tenir du 20 au 28 mars a été mis en ligne et peut être vu gratuitement. Ce documentaire de 52 minutes tourné en Guadeloupe, Guyane et Martinique porte sur des faits historiques et raconte l’histoire des « marrons » à travers l’analyse d’Aimé Charles-Nicolas, professeur de médecine, psychologie médicale et de psychiatrie à la faculté de Médecine des Antilles, sur cette thématique.
Parmi les intervenants figurent des personnalités antillo-guyanaises tels que Pierre-Edouard Décimus (musicien), Kolo Bart (chanteur), Papa Slam (conteur), Alain Legares (conteur), Elie Domota (syndicaliste), Armand Nicolas (historien), Rodolphe Alexandre (historien et président de la collectivité territoriale de Guyane).
« Esclavages et Colonisation aux Antilles Françaises » est le troisième film de Jocelyn Jonaz qui a déjà réalisé notamment « 22 mai retrouvé » (90 minutes) et « Césaire le Diali » (120 minutes).
Opération « Confiné.e.s mais Cultivé.e.s » à la Réunion
L’opération « Confiné.e.s mais Cultivé.e.s » a été mise en place par les bibliothécaires réunionnais. Il s’agit d’une plate-forme numérique originale où le grand public est en mesure de trouver des exemples d’activité à faire pendant le confinement avec des centres d’intérêts très variés. Cela va de la musique au visionnage de films en téléchargement gratuit, en passant par des visites virtuelles de musées jusqu’aux spectacles vivants (Théâtre, opéra).
A voir sur la page des Bibliothécaires de La Réunion
Avec sa dernière production « O Konba », Dédé Saint-Prix rend hommage aux personnels soignants
On ne présente plus Dédé Saint-Prix. En ces temps troublés, le chanteur flûtiste martiniquais, dispensateur n°1 de chaleur humaine a choisi de faire de la prévention et de rendre hommage aux personnels soignants avec son dernier opus « O Konba » composé expressément en cette période de confinement due au Covid 19. Son message est sans équivoque « Nou pa ni le choi, si nou pa dicipliné, nou ké péyé sa… » dit le refrain.
« Coronavirus », le nouvel opus de Admiral T
Même message délivré par le chanteur de dance hall guadeloupéen, Admiral T, mais sur une tonalité plus humoristique dans sa dernière production intitulée tout simplement « Coronavirus ». Le chanteur guadeloupéen, sur un rythme très dansant rappelle les gestes barrières qu’il est nécessaire d’appliquer pour éviter d’être contaminé. « Coronavirus, science fiction ka vinn réalité », reprend le refrain sur une sonorité dance hall qui invite à danser. Mais aussi un refrain qui en dit long sur les conséquences de cette pandémie, dont la réalité dépasse aujourd’hui la fiction, pour notre grand désespoir.