Jusqu’au 8 mars en simultané dans les quatre territoires de Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion cette année se tient la 11ème édition du festival Prix de Court, un festival dédié aux productions cinématographiques locales. Une façon d’œuvrer à l’éclosion des talents, de permettre la diffusion des histoires de ces territoires et de favoriser l’expression de ces cultures. Éclairages.
Le court-métrage est un film d’une durée plus courte, mais reste un film, pas un sous-produit. Un support alimenté par tous les genres (fiction, documentaire, animation…). Il présente l’avantage d’être aisément diffusable et déclinable sur tous supports.
C’est un exercice cependant difficile car il faut raconter une histoire, livrer un récit dans un format court. Il faut donc faire « fort » et frapper les esprits en peu de temps. Mais c’est un exercice formateur permettant l’éclosion de nouveaux talents et de futurs réalisateurs. A l’heure actuelle, on ne dénombre pas moins de 300 festivals dédiés aux courts-métrages, dont le plus important se déroule en janvier à Clermont-Ferrand.
Le plus grand festival francophone de la Caraïbe
Les productions cinématographiques ultramarines ont aujourd’hui du mal à trouver leur place dans le paysage cinématographique français à cause du manque de moyen dont elles disposent et notamment des problèmes de financement qu’elles rencontrent dus au manque de confiance des producteurs alors que les talents existent, que les histoires à raconter font foison et que les imaginations sont débordantes. Le court -métrage est donc un exercice qui convient idéalement pour remédier en partie à ces obstacles.
C’est dans cette démarche que s’inscrit le Festival Prix de Court créé avec « l’idée de construire un terrain de jeu propice à l’épanouissement des productions cinématographiques locales et dédiées », rappelle Alexandra Elizé, présidente de l’association Prix 2 Court, à l’origine de ce festival qui en est aujourd’hui à sa 11ème édition. Désormais, « un enfant ultramarin peut dire à ses parents qu’il veut se lancer dans le cinéma sans que cela ne paraisse comme une lubie. C’est peut-être cela notre plus grande réussite », s’enorgueillit Alexandra Elizé.
Par le passé, le festival Prix de Court a consacré un certain nombre de lauréats qui ont désormais une carrière qui rayonne au-delà de l’échelle locale. C’est le cas pour Julien Silloray ou de Maharaki. D’autres primés se sont reconvertis et vivent depuis de leur passion (Marvin Ngan Yamb, Marie-Sandrine Bacoul ou encore Stevy Massoue). Le Festival Prix de Court œuvre en effet non seulement à l’éclosion de talents, mais permet aussi la diffusion des histoires des territoires ultramarins, favorise l’expression de ces cultures et la valorisation de leur patrimoine.
Il faut dire que depuis sa création ce festival itinérant qui se déroulait jusqu’à maintenant simultanément sur les trois territoires (Guadeloupe, Guyane, Martinique) est devenu le plus grand festival francophone de la Caraïbe.
24 films en compétition
Cette année, l’édition 2020 qui se tient jusqu’au 8 mars s’est étendu à l’Océan Indien avec l’arrivée de l’île de la Réunion. Autre nouveauté : une sélection nationale a vu le jour et permet ainsi aux réalisateurs du monde entier d’y participer. Ainsi, des films tournés en Inde, au Canada et en Haïti sont présentés dans cette édition.
24 films issus des quatre territoires sont en compétition et sont présentés au jury présidé par l’actrice Vahina Giocante et assisté de quatre autres membres, dont la réalisatrice Nadia Charlery, le réalisateur – compositeur, Yohann Guglielmetti, le chanteur Paille, fondateur de la bourse Paille, Saidou Bernabé et Yohan Pavade de Parallel 14. 8 prix sont décernés dans les catégories suivantes :
– Prix de court récompensant le meilleur film (30 000 euros à la production)
– Prix Espoir – meilleure seconde œuvre (3 000 euros d’aide à la formation)
– Prix de la meilleure bande originale (BO – 2 500 euros d’aide à la formation)
– Prix International (2 000 euros)
– Prix du public – récompensant le film ayant récolté le vote du public (1 500 euros d’aide à la formation)
– Prix de l’audace et de l’originalité (1 000 euros d’aide à la formation)
– Prix Jeunes Talents attribué à un film scolaire par un jeune de moins de 21 ans (1 000 euros d’aide à la formation)
– Prix du meilleur interprète récompensant le meilleur acteur ou la meilleure actrice (aide à la formation, parrainage par un acteur professionnel).
D’ores et déjà la compétition s’annonce très disputée car aux dires des programmateurs les œuvres présentées sont de très bonne qualité. Rendez-vous donc le dimanche 8 mars pour connaître le palmarès 2020.