3ème Festival du Film International Itinérant Mémoire de l’Humanité du Bénin du 2 au 26 août : Privilégier les regards croisés sur les mémoires partagées

3ème Festival du Film International Itinérant Mémoire de l’Humanité du Bénin du 2 au 26 août : Privilégier les regards croisés sur les mémoires partagées

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Du 02 au 26 août prochain aura lieu la 3ème édition du Festival International du Film Itinérant Mémoire de l’Humanité (FIFIMH) au Bénin. Reconnu par l’Unesco, ce festival s’inscrit dans un vaste projet mémoriel et dans un processus de réconciliation entre Africains et Afro-descendants autour de la mémoire et de l’histoire de l’esclavage.

Initié par collectif d’associations, le Festival International Itinérant Mémoire de l’Humanité s’inscrit désormais dans la durée puisqu’il en est aujourd’hui à sa 3ème édition. Né de la rencontre entre l’opérateur culturel, Serge Guézo, descendant du Prince Savé d’Abomey et de la présidente de l’association « Ecrans sans frontières », la Réunionnaise Marie-Ange Thébaud, ce festival trouve son originalité dans la volonté des organisateurs de le placer résolument dans le cadre d’un vaste projet mémoriel et dans un processus global de réconciliation entre Africains et Afro-descendants autour de la mémoire et de l’histoire de l’esclavage.

Privilégier donc les regards transversaux et croisés sur les mémoires partagées afin qu’Africains et descendants d’esclaves se réapproprient leur histoire commune, s’unissent et constituent une force afin de mener ensemble de futures batailles à la fois socio-culturelles et économiques. Une forme de panafricanisme en somme. Ainsi, début juin (les 7 et 8 juins derniers) se déroulait un colloque international à la Réunion intitulé « Toussaint Louverture Day » réunissait diverses personnalités d’Afrique, de la Caraïbe, de l’Océan Indien, l’Amérique du Sud et d’Europe autour de mémoire de l’esclavage et de la traite. Une véritable université ou laboratoire d’idées autour de l’histoire et de la mémoire partagée. Comme pour rejoindre Aimé Césaire qui souhaitait qu’on fasse de lui certes « un homme de recueillement, mais aussi un homme d’encensement».

FIFIMH19

Une programmation très éclectique

Avec le concours du Centre National du cinéma et de l’image filmée du Bénin, 13 films et documentaires devraient être présentés pour cette édition 2019. Une programmation très éclectique allant de « Zoo humain » du Français Pascal Blanchard à « Rues Cases Nègres » de la Martiniquaise Euzhan Palcy, en passant par « I am not your negro » de l’Haïtien Raoul Peck ou encore « Indochine : Sur les traces d’une mère » du Béninois Idrissou Mora Kapai, pour ne citer que ceux là.

Par ailleurs, outre qu’il se double d’un circuit touristique baptisé « Bénin autrement » où les visiteurs peuvent partir dans le cadre d’un circuit culturel et cultuel à la rencontre des Rois du Bénin, ce festival s’inscrit également dans un vaste projet mémoriel dans le cadre de la
décennie des personnes d’ascendance africaine (2015 – 2024). Projet qui peut se prévaloir du label de l’Unesco – Route de l’esclave.

Deux temps forts sont ainsi prévus également : le 17 août avec le « Marcus Garvey Day » à Cotonou et le 23 août où la « Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de ses abolitions » – journée choisie par l’Unesco en référence à l’insurrection de Saint-Domingue –sera célébrée à Jistna, la porte du non retour à Ouidah plage. Ce 23 août a été décrété « journée des résistances » et Haïti, première république noire, pays martyr et symbole de la résistance et de la lutte contre l’esclavage sera à l’honneur.

Un mois d’août donc consacré au partage, aux rencontres et aux échanges avec sa charge d’émotions et de sentiments mêlés.

E.B.