En dépit des bouleversements créés par la crise sanitaire, la Région Réunion continue de célébrer cette année le 10 mai qui marque la 15ème Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Une Journée qui permet de mettre en exergue une partie de l’Histoire des outre-mer, en résonance avec le 20 décembre 1848, date de l’abolition de l’esclavage à la Réunion.

Devenu depuis 2006 la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions », le 10 mai est l’occasion d’honorer le souvenir des esclaves et de commémorer l’abolition de l’esclavage. Il est aussi entre autres l’occasion d’engager des réflexions sur le respect de la dignité humaine et la notion de crime contre l’humanité.

Un devoir de mémoire et une commémoration auxquels la Région Réunion est particulièrement attachée et pour lesquels elle consacre un certain nombre de moyens. Ainsi, dans un souci de mémoire, la collectivité régionale soutient depuis des années le projet de « La Route de l’esclave et de l’engagé dans l’Océan Indien » initié par l’historien réunionnais Sudel Fuma. Les étapes de cette route sont matérialisées par différentes stèles installées à Madagascar, Mayotte, en Inde, au Mozambique, à Maurice, en Chine et à la Réunion, qui permettent de
« revisiter une période importante de notre histoire marquée par l’esclavage », rappelle la collectivité locale. De nombreux historiens, écrivains, associations comme Historun et acteurs culturels, accompagnés et soutenus par la Région, continuent aujourd’hui d’oeuvrer pour la valorisation et la transmission de ce projet phare.

La Région partie prenante dans nombre de projets

Par ailleurs, dans ce cadre et à l’occasion du 10è anniversaire de la route en Inde en 2020, la collectivité soutient et encourage un projet de l’association Historun qui consiste en la réalisation d’un ouvrage de référence sur l’histoire de la route de l’esclave et en l’organisation d’un évènement en Inde en rassemblant les différents pays de la zone concernée par le dit projet.

En outre, la collectivité régionale a décidé d’accompagner l’Association Musique Culture Océan Indien (AMCOI) dans la réalisation d’une plaquette reprenant les différentes cartes postales et itinéraires de la Route.

Cependant, la Région qui était partie prenante dans nombre de projets comme l’organisation de la grande manifestation comprenant des conférences, des ateliers pédagogiques, des expositions, des visites patrimoniales, spectacles, films…menée par l’association Codem sur la commune de Sainte-Suzanne, a du revoir ses ambitions à la baisse en raison de la pandémie et ses effets négatifs.

Une tranche de l’histoire de la Réunion sous forme numérique

Pour autant, l’institution se veut très présente et impliquée dans cette célébration. C’est dans ce contexte qu’elle a répondu à l’appel de la Fondation pour la Mémoire et propose de mettre en lumière une tranche de l’histoire de la Réunion « Le Marronnage », sous forme numérique. Dès le 8 mai 2020, sur son site internet www.regionreunion.com, des ressources numériques qui valorisent les travaux sur la thématique du Marronnage avec la mise en ligne de l’adresse du site « maronages.re » sur lequel figurent tous les éléments de l’exposition « maronage : refuser l’esclavage à Bourbon au 18è siècle », seront à la disposition du public réunionnais.

Si la crise sanitaire a bouleversé nombre d’habitudes et projets portés par la Région Réunion, cette dernière entend malgré tout célébrer cette journée du 10 mai en résonance avec la date du 20 décembre pour « porter toujours en mémoire et dans notre chair les épisodes moins glorieux de notre histoire », selon les termes de son président, Didier Robert qui exhorte à « nous en inspirer en permanence pour parvenir à ériger ensemble une terre réunionnaise de toutes les couleurs, de toutes les tolérances et de toutes les audaces ».