Réuni en congrès, le secteur primaire de Polynésie lance ses travaux visant à la souveraineté alimentaire de la Collectivité

©Présidence de la Polynésie française

Réuni en congrès, le secteur primaire de Polynésie lance ses travaux visant à la souveraineté alimentaire de la Collectivité

Le congrès du secteur primaire en Polynésie a été lancé ce jeudi 2 mai lors de la foire agricole des Marquises organisée sur l’île de Ua Pou. D’ici septembre, une feuille de route doit être élaborée visant à la souveraineté alimentaire de la Polynésie française.

« Les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs lagonaires, les aquaculteurs et les exploitants forestiers sont consultés afin que leurs contributions et recommandations soient intégrées à la feuille de route du développement du secteur primaire. Selon la méthode de co-construction choisie, le congrès du secteur primaire s’articule autour d’une vision : la souveraineté alimentaire du Fenua », détaille un communiqué du gouvernement local.

Ces travaux collectifs qui seront menés jusqu’en septembre dans tous les archipels de la Polynésie française ont officiellement été lancés par le ministre de l’Agriculture et des Ressources marines en charge de l’Alimentation et de la Recherche, Taivini Teai, en présence des représentants de la commune, de la Communauté de communes des îles Marquises (CODIM), du Pays et de la Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL).

Toujours d’après le gouvernement polynésien, ce congrès du secteur primaire doit élaborer cette feuille de route de la souveraineté alimentaire autour de quatre objectifs : Faire baisser le coût de l’alimentation et la rendre accessible à tous ; Améliorer la qualité nutritionnelle de l’alimentation pour une meilleure santé ; Valoriser les métiers du secteur primaire pour créer de l’emploi ; Créer de la richesse en valorisant les ressources naturelles.

« Sept grandes mesures » pour les Marquises

Depuis les Marquises, le ministre de l’Agriculture a profité pour dérouler « sept grandes mesures » dédiées à cet archipel situé au Nord de la Polynésie, qui représente 22% des exploitations agricoles et « un grenier pour la production fruitière ». « Le potentiel de la pêche doit pouvoir être exploité mais aussi préservé durablement » indique encore l’exécutif qui souhaite « permettre aux Marquisiens de se nourrir sainement à un prix accessible », développer « la formation, la valorisation des productions et la création d’emplois ».

La première concerne le zonage de la pêche côtière. Le Ministère polynésien de l’Agriculture devrait proposer en Conseil des ministres un arrêté fixant la limite à 30 milles nautiques autour des Marquises. Sur la formation, une enveloppe de 50 millions Fcfp d’aides agricoles sera allouée pour 2024, ainsi qu’un doublement de l’enveloppe des aides pour les Marquises à partir de 2025, allant jusqu’à 100 millions Fcfp. Le gouvernement annonce aussi des hangars de stockage pour les productions agricoles, et un statut reconnaissant le rôle de l’agriculteur et de l’ouvrier agricole au sein de la société.

Autres annonces : la création d’un dispositif de prise en charge des études et travaux des pistes d’accès au foncier privé dédié à l’agriculture et à l’élevage ; et le lancement d’un programme de lutte contre la mouche des fruits aux Marquises. « Le ministre a particulièrement souligné l’importance de l’agro-transformation et la nécessité, pour les producteurs et éleveurs, de se regrouper pour améliorer la négociation et la commercialisation » indique encore le gouvernement.

Le ministre polynésien de l’Agriculture aurait enfin pour projet de faire classer le foncier dédié à l’agriculture et à l’élevage en zone agricole protégée : « nourrir ses concitoyens est une idée noble ; il s’agit de faire en sorte que le peuple polynésien puisse retourner sur sa terre avec l’assurance d’avoir un terrain, un logement et un travail », a-t-il déclaré.