Nouvelle-Calédonie : Un responsable de l'hôpital de Nouméa s'alarme des difficultés d'accès aux soins

©Thierry Perron / LNC

Nouvelle-Calédonie : Un responsable de l'hôpital de Nouméa s'alarme des difficultés d'accès aux soins

Le président de la commission médicale de l'hôpital de Nouméa Thierry de Greslan s'est alarmé vendredi des difficultés d'accès aux soins engendrées par la situation de « guérilla urbaine » qui règne dans certains quartiers de la capitale calédonienne, évoquant des « dégâts collatéraux terribles ».

« Trois ou quatre personnes seraient décédés hier (jeudi) par manque d'accessibilité aux soins », en raison notamment de barrages érigés dans la ville, a-t-il avancé sur France Info. Ce chiffre n'est qu'une « estimation qui est très difficile », mais « il y a des dégâts collatéraux terribles », a-t-il ajouté.

Il a notamment évoqué des patients qui n'ont pu avoir accès à leur dialyse depuis lundi. Les équipes médicales qui « travaillent depuis lundi et qui sont épuisées », doivent faire face à « une situation de guérilla urbaine avec son lot de blessés par balles », avec de nombreuses « fractures traumatiques » à traiter, a-t-il poursuivi.

Thierry de Greslan a également déclaré craindre « le rebond qu'on connaît dans toutes les crises », lié aux malades qui ne sont actuellement pas pris en charge et « l'impact psychologique, y compris sur les jeunes ». Il a aussi dit s'inquiéter du risque de « pénurie majeure de médicaments (...) si la situation devait se pérenniser », notamment après l'incendie d'un entrepôt où étaient stockés les médicaments à destination des pharmacies du territoire.

Afin d'éviter cette pénurie totale, les autorités de Nouvelle-Calédonie ont annoncé plusieurs mesures vendredi visant à libérer les grands axes routiers pour une opération de « ravitaillement », après quatre jours d'émeutes sur l'archipel. Jeudi, après un second conseil de défense dédié à la Nouvelle-Calédonie, Gabriel Attal avait annoncé la mise en place d’un pont aérien « pour ravitailler en denrées et matières essentielles » et « garantir la continuité des services de soins ». 

Avec AFP