Le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont mobilisés pour venir en aide à la population comorienne touchée depuis le 2 février 2024, par une épidémie de Choléra, qui ne cesse de s’aggraver. A Mayotte, on dénombre dix cas à ce jour, des mesures immédiates ont été prises pour endiguer tout risque épidémique.

Déjà 45 morts, depuis le début de l’épidémie de choléra, qui sévit aux Comores. Le 17 avril, les autorités sanitaires du pays, ont recensé 1855 cas. Face à ce bilan, le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont mobilisés. Ainsi, la Fédération internationale de la Croix-Rouge a déclenché un premier fond d’urgence dès le 20 février, en soutien au Croissant Rouge Comorien (CRCo). Ces ressources ont permis de financer plusieurs activités menées par les volontaires. Par exemple, la prévention et le contrôle des infections dans les centres de traitement, la désinfection des foyers des cas positifs, la formation des volontaires ou encore la distribution de kit d’hygiène. Plus de 200 volontaires du CRCo sont mobilisés sur cette opération.

La Croix-Rouge française (CRF) à Moroni participe au renforcement du système de santé. Fin février, la mobilisation de 4 équipiers de la PIROI (Plateforme d’Intervention Régionale de l’Océan Indien), spécialistes en santé, eau, hygiène et assainissement et logistique a permis d’améliorer la prévention et le contrôle des infections au centre de traitement du choléra de Samba-Kouni. Une équipe de réponse aux urgences humanitaires, composée de 6 spécialistes, a aussi été déployée. Début avril, c’est une coordinatrice des opérations qui est venue en renfort, pour une durée initiale de trois mois.

Deux unités de traitement de l’eau acheminées depuis La Réunion

A la demande du CRCo, la PIROI déploie à partir de son entrepôt régional de La Réunion, deux unités de traitement de l’eau (UTE). Ils sont prévus pour l’île d’Anjouan, la plus touchée par l’épidémie avec 1237 cas comptabilisés. La mise à disposition de ces UTE permettra de fournir de l’eau propre à la consommation, auprès de la population, réduisant les risques de contamination. Le dispositif sera complété par des points de distribution (réservoirs souples de stockage et rampes de robinets) positionnés au sein des communautés. Deux experts en traitement de l’eau seront mobilisés, en appui aux volontaires du CRCo.

En partenariat avec la Commission de l’océan Indien et le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR), financé par l’Union européenne. Les unités de traitement d’eau, représentant plus de 4 tonnes de matériel, ont été transportées à titre gracieux, avec le soutien de la Fondation CMA CGM dans le cadre du programme Conteneurs d’Espoir. Cette opération est soutenue par la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) à travers le fonds d’urgence (DREF).

10 cas à Mayotte

Le premier cas de choléra à Mayotte a été confirmé le 18 mars 2024. On dénombre à ce jour, 10 cas sur l’île. Avant que l’épidémie ne se propage, des mesures avaient été prises par les autorités sanitaires locales. Dans ce cadre, la Croix-Rouge française à Mayotte a élaboré, avec l’appui de la PIROI, un plan de préparation et de riposte au choléra. Ce plan prévoit des actions au niveau communautaire pour prévenir la transmission de la maladie. Cela en lien avec les services de l’Agence Régionale de Santé. Les bénévoles et salariés de la CRF ont été formés pour mettre en œuvre ces actions.

Par Jean-Luc Uedre