Santé : aux Antilles, une consommation d’alcool inférieure à celle du niveau national

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Santé : aux Antilles, une consommation d’alcool inférieure à celle du niveau national

Selon les derniers chiffres de Santé Publique France, 41.000 personnes décèdent chaque année à cause de leur consommation excessive d’alcool. Celui-ci comporte des risques pour la santé à court et à long terme. L’instauration de politiques publiques comme la loi Evin de 1991 a entraîné une baisse de la consommation ces dernières décennies, cependant la France comporte des taux d’alcoolisation au-dessus de l’échelle européenne. En Outre-mer, la Guadeloupe et la Martinique font figure de bons élèves en présentant une consommation quotidienne et des alcoolisations ponctuelles importantes inférieures à celles du niveau national.

En Guadeloupe, entre 2014 et 2021, 5% des adultes de 18-75 ans ont déclaré consommer de l’alcool quotidiennement. Cette proportion est inférieure à celle du niveau national, qui est de 8%. Selon l’étude de Santé Publique France, « seule la classe d’âge des 61-75 ans observait une diminution statistiquement significative de la consommation quotidienne d’alcool avec 13% de consommateurs quotidiens en 2014 comparé à 7,1% en 2021. » Le document constate aussi une différence statistiquement importante de la consommation quotidienne entre les hommes et les femmes, respectivement de 9,4% et 1,5%.

 En ce qui concerne les alcoolisations ponctuelles importantes (API) mensuelles, Santé Publique France note une augmentation significative du nombre d’API, qui passent de 10,3% en 2014 à 13,1% en 2021, particulièrement chez les hommes (de 15,7% à 21,8%). Toutefois cette proportion reste inférieure à celle du niveau national (16,5%) pour l’année 2021. « Les API étaient statistiquement moins élevées chez les personnes ayant un niveau diplôme supérieur au Baccalauréat (6%) que chez les répondants ayant un niveau de diplôme inférieur ou égal au Baccalauréat (respectivement 15,4% et 14,6%. En revanche, les API ne différaient pas significativement en fonction du niveau de revenu », relève l’étude.

 Sur l’année 2023, 636 passages aux urgences du fait d’une alcoolisation excessive ont été enregistrés, soit moins de deux passages quotidiens, alors qu’ils étaient 1320 en 2017. « L’intoxication éthylique aiguë était la plus représentée parmi les différentes pathologies pouvant être identifiées comme directement liées à l’alcool (47% des passages aux urgences en lien direct avec l’alcool) », souligne Santé Publique France. Les hommes étaient plus nombreux (1,27%) que les femmes (0,33%) et les passages aux urgences étaient plus importants chez les 46-60 ans (2,13%).

 En Martinique en 2021, « 5% des adultes de 18-75 ans ont déclaré consommer de l’alcool quotidiennement : depuis 2014, la part des consommateurs quotidiens d’alcool n’a pas diminué de manière significative. En revanche, cette proportion est significativement inférieure à celle du niveau national (8%) », écrivent les auteurs de l’étude. Cette dernière observe cependant une baisse statistiquement importante des hommes buvant quotidiennement de l’alcool entre 2014 (12%) et 2021 (8%). Pour cette même année, la consommation des femmes s’élevait à 2,4% au quotidien.

 Au niveau des API en 2021, 16,5% des adultes de 18-75 ans ont déclaré en avoir mensuellement. Cette part n’a pas augmenté de manière significative depuis 2014 et cette proportion est égale à celle du niveau national. En revanche, d’après Santé Publique France, « une augmentation statistiquement significative de ces API est observée chez les femmes passant de 5,6% en 2014 à 9,8% en 2021. Cette augmentation est également observée dans les tranches d’âge 31-45 ans (15,8% en 2014 vs 22,5% en 2021) et les 46-60 ans (9,1% en 2014 vs 15,5% en 2021. »

Par ailleurs en 2021, 14,2% des adultes de 18 à 75 ans en Martinique ont déclaré dépasser les repères de consommation à moindre risque (voir ci-dessous). Une part toutefois significativement inférieure à celle du niveau national, qui s’élève à 22%. « Une différence statistiquement significative était également observée en fonction du sexe et de l’âge. Parmi les personnes répondantes, 8,5% des femmes contre 21,3% des hommes déclaraient dépasser les repères de consommation, soit 2,5 fois plus d’hommes que de femmes », conclut l’étude.

Rappel des repères de consommation à moindre risque :

Ne pas consommer plus de dix verres standards par semaine

Ne pas consommer plus de deux verres par jour

Avoir des jours sans consommation dans une semaine

En résumé et pour une bonne compréhension du grand public : pour votre santé, l'alcool, c'est maximum deux verres par jour et pas tous les jours (Source : Santé Publique France)

 

PM