Mayotte: ouverture momentanée des barrages à Mayotte et manifestation de soutien à Marseille

Mayotte: ouverture momentanée des barrages à Mayotte et manifestation de soutien à Marseille

© Ornella Lamberti/AFP

Les barricades érigées dans le cadre du mouvement social contre l’insécurité et l’immigration ont été temporairement levées samedi afin de permettre à la population de se ravitailler.

Après de 6 heures de négociations la veille, les leaders de la mobilisation ont acté l’ouverture momentanée des différents barrages bloquant le nord, le centre et le sud de l’île depuis début mars. D’autres barrages placés à des points stratégiques ont été maintenus. C’est le cas des barrages entravant l’accès au Port du Longoni. Les barrages seront de nouveau fermées dimanche 25 mars, alors que se tient dans l’île le second tour de la législative partielle.

Jeudi, Edouard Philippe avait annoncé dans une lettre adressée aux élus de Mayotte que serait désigné lundi un délégué du gouvernement « pour élaborer en liaison étroite avec toutes les parties prenantes les propositions pour l’avenir du territoire ». Mais cette annonce n’a pas entamé la détermination de l’intersyndicale et du collectif à l’origine du mouvement de contestation sociale.
Ces derniers estiment en effet que « ce sont (eux), ses premiers interlocuteurs,qui (sont) sur les barrages, pas les élus », a expliqué le secrétaire départemental de la SNUipp-FSU Rivomalala Rakotondravelo.

Journée de manifestations

Ce samedi a également été marqué par des multiples barrages. D’abord à Mayotte où 40 et 60 personnes se sont rassemblées dans la commune de Kani-Kéli (Sud de Mayotte), pour manifester contre la présence des étrangers dans l’Île.

Puis à Marseille où plusieurs centaines de Mahorais et de sympathisants ont défilé samedi après-midi à Marseille, pour exprimer leur solidarité envers les habitants de l’île française et demander l’aide du gouvernement pour ce département. Brandissant des drapeaux bleu-blanc-rouge, les manifestants ont descendu la Canebière jusqu’au Vieux-Port en scandant: « justice laxiste, Mayotte en danger ».

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A Bordeaux, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées derrière des banderoles : « Agissons pour Mayotte, la sécurité pour tous » ou encore « Mayotte en souffrance ». « Nous voulons dire à Emmanuel Macron que Mayotte n’est pas seulement un sol pour les voix électorales, mais un département de la République à part entière. Nous sommes là pour lui dire de prendre ses responsabilités sur place, car il n’y a que lui qui peut lever les barrages », a déclaré  Selim Hicham du collectif « Les amis de Mayotte Aquitaine Gironde »

Le cortège, principalement constitué de femmes mahoraises, portait notamment des banderoles: « notre hôpital est saturé, nos écoles sont saturées » ou encore « stop à l’immigration illégale ». « Nous n’avons rien contre les Comoriens mais nous demandons à ce que la loi française s’applique partout », a réagi Alain di Francesco, du collectif Mayotte en Mouvement (Mem), décrivant un « 101e département français dans un état lamentable ».
La porte-parole du mouvement, Halima Charaf-Dine, a réclamé « des effectifs supplémentaires de police pour assurer la sécurité de tous » à Mayotte, et « des moyens pour la justice », ajoutant que « l’élection ne va rien changer ».

Avec AFP