Est-ce que l’économie bleue profite aux territoires d’Outre-mer ? Pour la députée Ericka Bareigts, la réponse est non. Par conséquent, elle souhaite alerter les acteurs politiques et parlementaires sur ce sujet.
Depuis ce mardi 2 février, l’Assemblée Nationale débat de la proposition de loi sur l’économie bleue. Cette thématique traite de l’ensemble des ressources liées à la mer de la pêche aux énergies renouvelables en passant par le commerce maritime ou les transports. Une occasion pour la députée Ericka Bareigts de souligner « les injustices » auxquels les Outre-mer sont confrontés. « On ne capte pas assez d’emplois alors que cette richesse est sous nos pieds et autour de nous ». À titre d’exemple, elle prend le cas de la Réunion où la pêche ne représente que 0,3% des emplois sur l’île. Pourtant, de par la présence des territoires ultramarins dans les différents bassins océaniques et l’extension des zones économiques exclusives (ZEE), la France est la deuxième puissance maritime mondiale. « Mis à part la Polynésie avec la culture perlière ou encore Saint-Pierre et Miquelon, les Outre-mer ne profitent pas de cette richesse bleue », ajoute Ericka Bareigts. En déposant deux amendements, la députée souhaite attirer l’attention sur les grandes opportunités de l’économie bleue pour les Outre-mer au sein de la classe parlementaire. La tâche est d’autant plus compliquée car le secteur de la pêche est une compétence européenne. Pour contrecarrer cette injustice, la député a insufflé l’idée d’introduire par exemple un pourcentage de personnels ultramarins dans l’équipage des bateaux de pêche ou encore de créer une obligation de débarquement et de traitement des marchandises par des entreprises locales.
A travers ses amendements, Ericka Bareigts a souhaité démontrer que les potentialités de la mer peuvent être importantes dans l’économie ultramarine et notamment en matière d’emplois. En effet car le secteur de la pêche est le parent pauvre du développement économique des Outre-mer.« Tout est lié, si on n’arrive pas à faire que ce soit porteur d’emplois et d’espérance, les gens ne se formeront pas et ils ne viendront pas à la mer ». Elle partage également la volonté des professionnels de la mer de mettre en place un lycée de la mer, afin de susciter des vocations dans le secteur maritime. « C’est une préoccupation importante des acteurs, qui ont également soumis cette doléance lors de la visite sur le terrain des commissaires européens sur le terrain ». Lors de la discussion des amendements, le gouvernement à l’instar d’Alain Vidalies, le Ministre des Transports, et de la Mer s’est dit attentif et « prêt à travailler » sur ce sujet. Les Outre-mer se sont investis de la question des énergies renouvelables marines, avec le développement de plusieurs projets comme le SWAC à la Réunion ou le projet Nemo à la Martinique. Une preuve que l’économie bleue est un secteur d’avenir !